Dans la vie, j’essaie vraiment fort de pratiquer le laisser-aller, d’apprécier le moment présent. Avoir des enfants, ça aide vraiment pour ça (!), même qu’il m’arrive d’avoir l’impression de ne faire que ça, all day long. #ILetGo.
Sauf que, des fois, j’oublie. La volonté d’être productive et efficace me rattrape et je sors des « Ok, on avance! Tu pourras jouer rendu au parc! » même si nous ne sommes pas pressés pantoute. Sérieux, pourquoi on se grouillerait pour arriver au parc? Pour jouer plus? Dans la tête d’un petit dude de deux-ans-presque-trois qui vit dans le moment présent à 100%, la marche est tout aussi intéressante que la destination. Regarder passer une moto, ou mieux encore, un camion qui transporte des BIXI, c’est pas mal le summum du passionnant pour lui, possiblement plus que de grimper dans un module ou jouer dans le sable.
Je sais bien que des fois nous n’avons pas le choix de nous dépêcher, genre en revenant de la garderie si nous ne voulons pas souper à 9 heures du soir. Pis c’est normal aussi de pousser dans le dos de nos enfants de temps en temps, surtout si vous avez un modèle comme le mien : un observateur passif qui s’arrête et observe. En plein milieu de la rue. N’importe où. Forever.
Crédit : Charlotte Gagné.
La productivité prend tellement de place dans nos vies d’adultes que nous oublions trop souvent qu’il n’est pas toujours nécessaire d’avoir un but. Que ce n’est pas grave si finalement, on marche juste 30 mètres en une demi-heure, parce qu’on a vu une armée de fourmis manger un coeur de pomme, ou qu’on a observé les fleurs qui sont en train d’éclore chez la voisine et parlé (en long et en large) du processus de floraison. So be it, on n’a pas le temps d’aller jusqu’au parc finalement, mais notre petite marche s’est transformée en aventure.
C’est drôle, parce qu’en en parlant avec mon amie récemment (allô Camille!), j’ai appris que cette approche avait un nom et qu’elle a pas mal la cote en ce moment, bien que le mouvement ait été créé dans les années 1970. Le slow parenting ou RIE (Ressources for Infant Educarers) est une philosophie qui s’inscrit aux antipodes de l’hyper-parentalité, ou les fameux « parents hélicoptères. » En adoptant un rythme plus lent, le slow parenting prône le respect de l’enfant et de ses capacités et encourage le laisser-aller du côté des parents.
Crédit : Charlotte Gagné
C’est quand nous prenons le temps de nous arrêter et de suivre nos enfants dans leur monde que nous pouvons apprécier pleinement les moments passés avec eux. Prendre le temps de les observer manger sans faire 1001 choses. Prendre le temps d’observer leurs jeux en oubliant le ménage. Savourer ces instants si furtifs que nous les manquons le temps d’un
« dépêche-toi », mais qui sont si essentiels pour nos petits.