Chère Sieste,
Il y a si longtemps que je voulais t’écrire, mais, tu sais, la gêne…
Mes joues rougissent à l’idée de t’adresser ces quelques mots. Mais comme on ne vit qu’une seule fois, je ne veux plus attendre.
Depuis le premier jour où tu es entrée dans ma maison, en même temps que mon premier mini-bébé, j’ai su que nous deviendrions vite des âmes sœurs. Ton arrivée était toujours synonyme de moment de relaxation, de temps libre pour entretenir ma maison, pour faire mes purées, ou tout simplement pour me vautrer moi-même dans mon divan, avec une coulisse de bave au coin de la bouche.
Sur une plage de la côte est américaine, on t’accueille avec plaisir, Sieste!
Ta persistance à faire partie de notre vie familiale quotidienne nous aura permis de trouver un équilibre d’humeur, de sommeil, de temps de qualité et d’organisation. C’est pas peu dire! N’importe quelle bébelle vendue en infopub qui nous offrirait tout cela en huit versements faciles ferait sans doute fureur. Mais pas toi, Sieste! Oh non, toi tu restes gratuite. Tu sais que la vraie valeur des choses ne se calcule pas en dollars.
Je dois te dire aussi merci, Sieste, au nom de tous les parents de la Terre, qui ont à un moment ou un autre, profité de ton passage dans leur maison pour prendre le temps d’« entretenir le couple ». Non mais t’sais, au hasard d’une prolongation de dodo, la porte fermée avec un moniteur de bébé, ça aura ravivé bien des flammes.
Le plus beau dans tout ça, Sieste, c’est que tu n’es pas une sédentaire. Tu te déplaces même au gré des besoins. Sur une plage d’Ogunquit, dans un train en Écosse, dans l’avion vers Reykjavik ou, très souvent, dans la voiture entre Trois-Rivières et Montréal, tu réponds toujours présente.
Même dans une voiture entre Reykjavik et Gulfoss, en Islande, tu arrives à retrouver ton chemin et nous rejoindre, Sieste!
Sache que tu seras toujours la bienvenue dans ma demeure, que dès que l’aiguille de l’horloge m’affichera qu’il est 13 h, je commencerai à sentir ta présence réconfortante qui me fera sentir en parfait équilibre mental dans ma vie de maman parfois dépassée par l’énergie qu’elle doit fournir.
Et je sais, Sieste, qu’un jour, tu iras voguer vers d’autres horizons, que tu délaisseras mon foyer. Bien que je pleurerai ton départ, je me réjouirai quand même de savoir que tu sauves d’autres vies ailleurs, et que tu m’auras permis de passer à travers ces premières années avec un peu plus d’équilibre et de patience.
À toi pour toujours,
Allez-y! Dites tout haut ce que vous avez envie de dire à cette chère Sieste!