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Vivre une grossesse différente : quand le rêve du bébé « Pampers » est brisé.
Crédit: FeeLoona/ Pixabay

Il y a un an, au début de mes vacances, une petite ligne rose est apparue. La plus grande aventure de notre vie commençait. Comme tout parent, je suis passée à travers tous les questionnements… De qu’est-ce que nous avons fait à allons-nous vivre quelque chose d’incroyable? Les suivis de routine se suivent et se ressemblent, jusqu’à cet inoubliable 12 novembre.

J’avais si hâte à cette deuxième écho, celle où on allait enfin savoir de quelle couleur peindre les murs. Après 45 minutes, je me sacrais que la chambre soit fuchsia ou bleu. Le médecin nous a annoncé LA nouvelle qu’on n’attendait pas. Celle qui a fait figer le temps, celle qui m’a donné le sentiment que la planète avait arrêté de tourner. Notre enfant, notre bébé « Pampers », allait être différent. Nous avons eu la bonne idée de googler cette malformation… #PireIdéeEver.

Une deuxième aventure commence. Allions-nous l’aimer quand même? Comment annoncer à notre entourage que nous n’aurons pas un bébé comme les autres. Suis-je assez forte pour tout ça? Pourquoi nous? Pourquoi je ne suis pas capable, moi, de faire des bébés comme tout le monde? Allais-je être capable d’affronter le regard de Monsieur et Madame tout le monde? Oui, je l’avoue, le regard des autres était une de mes plus grandes craintes…

Les 15 semaines suivant cette annonce furent éternelles. Le surplus de poids de mon corps n’était rien à comparer au poids que pesait cette nouvelle sur mes épaules. Chaque jour, de nouveaux questionnements et de nouvelles inquiétudes. Je suis devenue la femme qui ne donnait pas envie d’avoir un bébé, celle qui vivait un cauchemar. Près de 4 mois, à pleurer tous les soirs. Tous les soirs, je demandais pardon à mon enfant :

– «Pardonne-moi de ne pas être en mesure de te donner le standard de beauté que je ne sais qui a inventé.»
– «Pardonne-moi de te faire vivre ce stress quand tu n’es même pas encore de ce monde. Je t’aime, tu sais cette peine, je dois la vivre, mais elle n’est pas à cause de toi.»
– «Je tâcherai d’être la meilleure mère pour tout ce qui t’attend, mais pardonne-moi, car je ne sais pas encore si j’en ai la force.»

Alors voilà, 41 semaines et bébé ne veut pas sortir de ma petite grosse bedaine… Mon cerveau reptilien est en mode procastination depuis 4 mois. Il n’est pas prêt à affronter la réalité. Toutefois, ce récit d’accouchement, j’y reviendrai sûrement.

C’est alors qu’enfin, nous rencontrons notre petit Homme. Et toute notre perception a changé. Comment ai-je pu croire que je n’aimerais pas cet enfant différent. Une force surnaturelle a habité mon corps à la minute où cet enfant a traversé de notre côté. Je dois admettre que publier la première photo sur mon Facebook ou Instagram me demanda un grand courage. Encore plus lors de notre première sortie publique! Voir le mot handicapé à côté de ton nom est difficile à accepter. Encore aujourd’hui, mon coeur de mère se brise au regard étonné d’étrangers.

Pour toi mon Ti-Thom :
« Pardonne-moi encore une fois, pardonne-moi d’avoir douté de toi, de nous. Pardonne-moi d’avoir eu l’ignorance de croire que ta différence allait m’empêcher de t’aimer. Je suis une meilleure personne grâce à toi. Tu as vécu plus de choses en 4 mois de vie que moi en 30 ans. Merci de m’apprendre que la différence est quelque chose de bien, de spécial. Pardonne-moi d’avoir gâché 4 mois où nous ne faisions qu’un et je te promets de me rattraper pour toutes les années à venir. »

J’aime parfois imaginer notre vie comme un roman à l’eau de rose. Croire que j’ai accouché comme un chat, dans le calme, le repos, en 2 heures. Qu’une fois la délivrance faite, c’est moi qui t’aurais gardé au chaud, moi qui t’aurais nourri, moi qui aurait eu la chance de te faire tous tes «p’tits» soins. Cependant, la vie en a décidé autrement. Nous menons toutes nos batailles. Que ce soit dans nos MOM’s life ou dans notre quotidien. Ce qui fait que toi, mon mini, tu es parfait dans ton imperfection.

La beauté est dans l’oeil de celui qui la regarde, non?

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