Avouez qu’il vous arrive de zieuter dans les paniers d’épicerie des autres. Du chia? Non, mais quelle grano! Quelle mauvaise mère, acheter du Nutella! Elle devrait savoir que blablabla... Le jugement est facile, à l’épicerie. On juge et on a peur d’être jugé. Par crainte de passer pour une mauvaise mère, qui n’a pas déjà caché un produit dans le fond de son panier? Je l’ai fait. Je l’avoue, j’ai enfoui une boîte de Pogos sous mes légumes.
 

Des œufs de pirate à la Jamie Oliver. Même pour les jouets, j'évite les aliments transformés. 
Crédit : Nadia Arsenault

Première confession : j’achète rarement plus d’un type de viande par semaine. Du bœuf haché, un jambon avec l’os, un jeune dindon ou deux poulets entiers (merci Cuisine futée, parents pressés pour le truc) ainsi que du tofu.
 
On boit du lait de vache et du lait de soya, mais pas de lait d’amande : la tendance ne s’est pas rendue à notre maison. J’achète des cultures bactériennes. Je suis de celles qui font leur yogourt. Sans oublier le fromage en tranches jaune-orange, l’american cheese, pour faire des grilled-cheese et des cheeseburgers.
 
J’achète toujours mes poissons congelés. Le poisson est frais au bout de la ligne ou lorsqu’il arrive au port. À l’épicerie, il n’est plus frais. Idem pour mes fruits de mer : congelés ou en conserve. Pis on va se l’dire, du homard, c’est de la garniture à club sandwich ou à guédille.
 
J’ai une pantry de grains. Riz basmati blanc et brun, riz au jasmin, sauvage, mélangé, alouette. Du couscous, du quinoa et de l’épeautre. Sans parler des graines : chanvre, pavot, chia, tournesol, citrouille. Bon, j’arrête. Un commis d’épicerie traumatisé par mes graines de chanvre, c’est assez. Il ne connaissait pas ça. Il m’a jugée quand j’ai ajouté des graines de marijuana avec mon fils dans le panier.
 

Une petite partie de ma pantry.
Crédit : Nadia Arsenault

La hantise des nouvelles caissières, c’est moi. Quand j’arrive avec mes légumes, nos échanges ressemblent à ça :
 
Caissière : Hmm, c’est quoi?
Moi : Du chou-rave.
Caissière : Ah.
Elle cherche le code sur sa feuille, puis prends un autre article.
Moi : Des minis bok choys.
Caissière : Han?
Un autre article. Elle n’ose plus me regarder.
Moi : Des navets japonais. Du broccolini. Un céleri-rave. Des carottes…
Caissière : Je sais c’est quoi, une carotte!

D’accord, je vais payer le prix de celles en feuilles pour mes carottes nantaises.
 
Il reste le cas du Kraft Dinner. J’ai essayé une bonne dizaine de recettes de macaroni au fromage. Rien à faire. Ce n’est pas du vrai macaroni selon mes enfants. J’ai abdiqué. Comme Ricardo, parfois, il m’arrive d’ajouter des croustilles dans mon panier, généralement des Kettles ou des Tyrrell’s (mes fils adorent celles au sel et vinaigre). Des Cheetos, aussi.
 
Mon panier est étrange, je sais. Hyper grano pour certains, indigne pour d’autres, Il est le reflet de ma famille dans toute sa complexité, et je nous aime comme ça.
 
Êtes-vous du type à juger le panier des autres ou à craindre les regards furtifs? Quels produits cachez-vous?