Je suis une maman de deux. Je suis une maman séparée. Long story short, mon amoureux de la dernière décennie m’a laissé pour un garçon. Fais-je pitié? Non. Est-il un écoeurant? Non plus. Nous avons choisi de vivre notre séparation sereinement pour le bien-être de nos enfants. Pis ça, b’en c’est confrontant pour l’entourage.
Commençons par le commencement. Le jour où j’ai su que c’était terminé, j’en ai eu, de la peine. J’étais fâchée, je me sentais trahie. Mon idéal était brisé. Cependant, j’ai décidé que j’irais chercher de l’aide. Le matin même, je me rendais au CLSC de ma région pour « sortir le méchant .» Pis ça a fait du bien. Ce fut ainsi pendant quelques semaines, où je rendais visite à mon travailleur social et où je me vidais le coeur, mais aussi où il me confirmait que notre façon de s’entendre est la bonne. J’ai aussi la chance d’avoir tout plein d’amis très présents à qui je peux me confier.
Notre entente est de cohabiter tant que j’allaite mini (qui avait 2 mois au moment de la séparation) et de se respecter mutuellement, tout simplement. Pas de cris, pas de colères devant les enfants. Pas de fréquentations random dans la maison, même si on est tout seul. Et surtout, de l’entraide et de la communication.
Quand l’autre a besoin d’air, on se le dit. Je ne vous cacherai pas qu’il y a eu des frictions et qu’il y en aura sans doute encore. Que ce soit parce que j’ai l’impression que quelque chose le dérange et qu’il ne veut pas me le dire, ou parce que je réprime une envie de lui péter une coche pour le ménage. Faut pas se mentir, vivre en couple n’est jamais facile, mais quand tu te sépares, ce qui te tapait sur les nerfs devient un obstacle!
Mais cette attitude positive, cette réorganisation de notre quotidien qui se passe bien est plutôt confrontante pour notre réseau, immédiat ou éloigné. « Elle devrait avoir de la peine! », « Ça va finir par y péter dans face! », « Quelle innocente d’habiter encore avec lui, elle devrait le mettre dehors! » ne sont que quelques exemples de phrase que j’entends régulièrement ou que j’entends dire qu’untel a dit… #PetiteVille
Mais nous avons décidé que nous allions les faire mentir. Parce qu’avant tout, le « père de mes enfants » est mon meilleur ami. J’ai été amoureuse de lui pendant plusieurs années. Et, en bout de ligne, son orientation sexuelle est hors de mon contrôle. Nous avons eu deux beaux enfants ensemble et nous voulons les élever comme nous avions prévu : dans l’amour et le respect. Qu’importe la « sorte » d’amour.
Nous rêvons de les élever dans la même ville, le même quartier, peut-être même dans un duplex, même si tout le monde nous dit que cela est IMPOSSIBLE. Parce que t’sais, nous allons vouloir refaire notre vie. Mais notre vie n’est pas défaite, nous sommes simplement à la croisée des chemins. Un futur conjoint de mon côté ou de son côté devra accepter la présence de nos enfants dans le décor, mais aussi de l’autre parent. Parce que nous avons toujours voulu et voudrons toujours avoir la même présence dans la vie de nos enfants.
Le beau côté dans tout ça est que cette attitude positive me fait sentir forte, prête à tout affronter. J’ai appris à mieux me connaître. Cette épreuve m’a fait réaliser beaucoup de choses à propos de moi et quand quelqu’un me dit qu’il est triste pour moi, je ne suis pas certaine de quoi lui répondre.
Moi, je ne suis pas triste. Je veux aller de l’avant. Peut-être retomber amoureuse bientôt, qui sait. Malgré tout, le plus beau est à venir, j’en suis certaine.