J’ai toujours été du genre petit bouffon. Faire rire ma famille et mes amis me vient naturellement.
Au boulot, j’ai souvent utilisé le rire et les jokes pour me sortir de malaises ou pour faire cesser des silences qui duraient un peu trop longtemps à mon goût (et à ceux qui me suppliaient du regard d’y faire quelque chose). Mon collègue était down et pas aussi joyeux que moi? Je me mettais aussitôt en mode clown pour le faire sourire et ainsi passer une meilleure journée de travail en sa compagnie.
Quand fiston est né, j’ai transposé ça sur lui. Tout jeune, je jouais avec les intonations de ma voix pour le faire sourire, j’inventais des chansons bizarres avec plein de sons qui le faisaient rire. Avec mes mimiques douteuses, mais efficaces, j’ai réussi plusieurs fois à ramener la paix avec mes niaiseries.
Il a grandi, est devenu un peu plus autonome, me laissant le champ libre pour effectuer des tâches dans la maison pendant qu’il jouait près de moi.
Crédit : Julie Rochon
Un jour, alors que nous écoutions de la musique, je me suis spontanément mise à danser. Et lui, à rire. Il a définitivement été ébloui par mon sens indiscutable du rythme, c’est sûr. Je me suis mise à tournoyer en défaisant le lave-vaisselle, question de l’impressionner.
Un peu trop intense dans ma chorégraphie (merci Bruno Mars), une assiette a traversé la pièce tel un frisbee, se brisant, évidemment. Une assiette en moins dans l’armoire. Fiston a pourtant été séduit par ma performance, en en redemandant à grands coups de « bravo! ». Comment lui refuser ça?
En voiture, j’ajuste mes miroirs de façon à le voir et nous chantons et dansons ensemble. Je suis toujours à la recherche de nouveaux mouvements efficaces qui l’inciteront à m’imiter, bien attaché dans son siège. Fous rires garantis.
À l’heure des repas, j’use d’imagination pour rendre amusant le fait de manger des brocolis vapeur, alors qu’il ne veut que manger cru. Nous nous faisons des lunettes en rondelles d’oignons (ben oui, quoi?) et on joue à faire coucou derrière son sandwich. Qui a dit qu’il ne fallait jamais jouer avec la nourriture? Si c’est pour rendre agréable des moments un peu moins intéressants, pourquoi pas?
Des crises de bacon, il m’en a fait plus que je n’en ai jamais demandé. Quand j’ai commencé à me rouler par terre, moi aussi, il a cessé net et m’a regardée, incertain. J’ai tellement exagéré (ma grande force, je l’avoue) qu’il a ri et s’est relevé. Il n’en fait pratiquement plus depuis.
Bref, rire et faire rire, c’est payant chez nous. Très. Et je dois l’avouer, autant mon fils apprécie mes nos moments de folie passagère, autant ils me font un bien fou à moi aussi.
Utilisez-vous le rire pour passer à travers certaines situations?