Puisque c’est mon premier billet et que ça arrive alors qu’il reste encore tout l’automne pour faire un pique-nique, je vais vous raconter comment risque de se passer mon beau pique-nique de rêve en famille.
Tout d’abord, notez que j’adore l’idée du pique-nique. J’imagine toute la patente : la nappe à motifs, les jolis couverts, le panier tout mignon rempli à craquer d’un fabuleux repas – fabuleux repas pour lequel je passe des heures à faire les courses et ensuite cuisiner –, la limonade maison, le rosé, les enfants, les sourires et les souvenirs.
Et ça se passe comme ça :
À peine sortis de l’auto, les enfants pètent une crise parce qu’ils ont faim. Là, maintenant. Moi aussi, d’ailleurs. Je tente de les calmer un peu en leur donnant des trucs à grignoter en les invitant, avec le sourire, à être patients.
Chargés comme des mulets, nous partons à la recherche de l’endroit parfait. Celui qui sera tout verdoyant de verdure, assez près du petit point d’eau pour l’aspect romantique et aussi assez près d’un grand espace pour l’aspect physique. Si, si! Jouer au frisbee, c’est essoufflant, et nous n’avons plus 15 ans.
Le sol est bouetteux et rocailleux, parsemé de crottes de chien pis de butchs de cigarettes. Ce qui fait que nous devons nous battre avec 4 autres familles venues célébrer l’anniversaire de leur petit dernier qui nous attaquent à coups de ballounes pour prendre la dernière table de pique-nique disponible du parc. Évidemment, ce sera celle entre le chalet et le terrain de balle. Bonjour la tranquillité. Après avoir jeté les éclats de bouteille de bière cassée qui gisaient sur la table, nous déballons enfin notre petit trésor. Il était temps, je meurs de faim.
Le vent pogne dans la nappe. Les verres et les serviettes foutent le camp. Les enfants courent trop loin. J’essaie de les amadouer en leur promettant une molle s’ils viennent, une fois pour toutes, s’asseoir pour manger mon fabuleux repas.
Des bouts de bois du banc, qui est vachement dû pour une petite restauration, me rentrent dans les cuisses. La plus jeune qui se tient à peine debout souhaite juste se garrocher du banc. Joie et allégresse.
Enfin, tous les éléments qui constituent le repas sont étalés sur la table. Le rosé fait « pop! ». Je retrouve le sourire!
Les enfants n’ont plus faim. Ils veulent aller jouer dans les jeux. Papa les accompagne en se disant que ça leur rouvrira l’appétit. Moi et mon rosé restons donc seuls à la table parce que, hé! je ne veux pas me faire piquer ma table par une autre famille qui est prête à bondir dès notre départ. En plus, je dois faire la guerre aux écureuils qui sont fendants en calvaire pis qui montent sur la table avec leurs portées. Il n’y a personne d’autre que nous qui allons manger ce merveilleux et fabuleux repas.
Les enfants reviennent. Ils n’ont toujours pas plus faim. Ils ont soif. Je leur verse un verre de ma bonne limonade maison aux fraises (merci Ricardo) qu’ils renversent sur ma belle jupe. Je pleure. Ils pleurent.
Exaspérée et un peu feeling, je finis par sacrer aux vidanges le plus-du-tout-fabuleux repas qui est devenu tout mou, tiède et rempli de fourmis. Il n’y a que la bouteille de rosé de vide, et mon chum fait la baboune parce qu’il n’y a même pas goûté.
Les enfants s’endorment avant même que les portes de l’auto soient fermées. Les joues rougies, les pieds noircis, les cheveux collés, la bouche tachée. Je les regarde longtemps et je souris de nouveau!
‘Faudra refaire ça, han?!
Quelles sont vos anecdotes de pique-nique raté?