Je me suis réveillée à 3 h 30 ce matin-là. Je venais de rêver que je me faisais tuer par Dexter. J’ai allumé ma lampe de chevet et pris une gorgée d’eau. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que le lit était tout mouillé. J’ai réveillé mon Homme en panique ne sachant pas du tout ce qui se passait. Il m’a regardé et m’a dit comme si de rien n’était. « Mais peut-être que t’as fait pipi! » Je ne suis pas violente de nature, mais une claque derrière la tête était de mise. On a senti et aucune odeur d’urine. Nous sommes allés sur internet voir ce que ça pouvait être. Pour une fois, ce que nous avons lu ne nous a pas traumatisés.
Finalement, mon Homme et moi avons décidé de nous rendre à l’hôpital pour plus de détails, étant donné ma grossesse à risque élevé. Vers 10 heures du matin, on nous a annoncé que j’allais accoucher dans les 24 heures, car il y avait perte du liquide amniotique.
On a dû me provoquer, car je n’avais aucune contraction, en plus de faire une pré-éclampsie. J’ai vécu l’horreur des contractions durant un peu plus de 9 heures, mais le cauchemar a commencé quand j’ai poussé.
Manque d’oxygène pour moi, mais aussi pour Fiston. Le cordon ombilical autour de son cou. Décollement du placenta. Le rythme du cœur de Fiston au ralenti.
Fiston est sorti. C’était fini.
Les larmes montent toujours quand je repense à tout ça.
Avec les cours prénataux, on s’imagine que le bébé va monter sur nous pour s’alimenter tout naturellement, que le papa va couper le cordon. Bref, comme si nous étions dans une des vidéos d’accouchement qu’on nous montre.
Mais le mien était bien loin des films. Mon médecin a déposé mon fils sur moi, coupé le cordon et l’a pris avec elle pour le réanimer. Il était bleu. Il ne respirait plus. Il était mort. Après avoir vu ça, mon univers s’est écroulé. Je voulais mourir.
Deux heures : c’est le temps que ça pris avant que je puisse voir mon bébé. Entretemps, mon médecin est revenue me voir et m’expliquer ce qui s’était passé. Le rythme de son cœur était de plus en plus bas. Le cordon autour du cou l’a empêché de respirer. Maintenant, tout allait bien. On allait nous garder et observer de près.
Une infirmière est entrée dans ma chambre avec un petit tas de couverte dans les bras. Elle l’a déposé dans les miens et j’ai enfin vu son visage. C’est à ce moment précis que j’ai découvert le véritable amour.
Comment avez-vous vécu votre accouchement?