Deux jours après la plus belle et pire journée de ma vie, un docteur est venu nous voir pour vérifier les signes vitaux de Fiston. On pouvait entendre un drôle de son quand on écoutait son cœur. Drôle de coïncidence : un cardiologue de Sainte-Justine était présent à l’hôpital cette journée-là.
Ç’a été la journée la plus longue de toute ma vie.
Je devais attendre qu’une infirmière vienne nous chercher pour aller voir le cardiologue. Il était 15 h quand elle est arrivée pour nous dire de descendre pour notre rendez-vous. Mon Homme, Fiston et moi sommes descendus et nous avons attendu. Le stress qui m’a envahi ne se décrit même pas! Une infirmière est venue prendre le rythme du cœur de Fiston. Il hurlait, mais je ne pouvais même pas le prendre pour le consoler ou le réchauffer. Le pauvre, il était en couche dans la salle climatisée de cet hôpital. Croyez-moi, c’était horrible de le voir se débattre comme ça.
Maintenant, il fallait attendre pour une échographie de son cœur avant de rencontrer le cardiologue pour le diagnostic. Nous avons attendu…encore! On nous a appelés pour l’échographie. Sans être médecins, nous pouvions voir sur l’écran que Fiston était bel et bien malade. Fiston hurlait encore, mais cette fois-ci, je pouvais le consoler.
Finalement, le cardiologue est entré dans la salle et a analysé le dossier de mon fils et les photos d’échographie. Le diagnostic : deux souffles au cœur. Un entre les ventricules et un entre les oreillettes. Les deux étaient d’au moins 5 millimètres, malgré son minuscule cœur de bébé prématuré. Voilà pourquoi le rythme de son cœur avait ralenti jusqu’à ne plus se faire entendre durant l’accouchement. Le cardiologue a prescrit un médicament pour l’insuffisance cardiaque et un rendez-vous de suivi dans deux semaines.
Mon petit cœur de nouvelle maman se retenait pour ne pas pleurer : mon bébé était malade. Vers 20 heures ce soir-là, la médecin de garde vient me voir, le sourire triste aux lèvres. Elle est venue pour me dire que Fiston doit retourner à la pouponnière pour les prochaines 24 heures à cause d’un début de jaunisse. Je suis allée le déposer dans l’incubateur moi-même. De retour à ma chambre, mon Homme m’a regardée et savait que rien n’allait plus. Il m’a prise dans ses bras et m’a consolée jusqu’à ce que je m’endorme.
En sortant de l’hôpital, les rendez-vous avec les médecins, cardiologues et infirmières ont occupé une bonne partie de mon temps. Aux quatre mois de Fiston, le cardiologue m’a regardé en souriant. Il m’a annoncé que les trous dans le cœur de mon bébé s’étaient refermés d’eux-mêmes. Il m’a dit : « Adieu et j’espère ne plus vous revoir! »
Je n’ai jamais été aussi heureuse de dire adieu à quelqu’un!
Avez-vous vécu une situation similaire? Si oui, comment avez-vous géré le stress qui vient avec?