Il y a un mois, j’ai fait un grand saut dans le vide, sans parachute. Pas littéralement, mais professionnellement. J’ai quitté mon emploi, avec pas d’plan et deux enfants qui dépendent de moi. Ça m’a pris une bonne dose de courage, mais surtout beaucoup de folie. Même si c’est une décision mûrement réfléchie, même si mon chum me soutient à 200 000 %, ça donne autant de papillons dans le ventre qu’un premier french.
J’ai choisi de prendre le chemin le plus incertain. Celui dont l’issue est inconnue. Celui qui ne mène peut-être pas à Go pour réclamer 200 $.
En devenant mère, mes choix professionnels ont été beaucoup influencés par mes filles. Avec toutes les considérations qui s’imposent (mon envie d’être présente, les horaires d’école, de garderie, de mon chum, les lunchs, etc.), j’ai oublié que je voulais être allumée par mon travail.
J’ai été emportée par le tourbillon, la routine, l’horaire family-friendly, les vacances payées… Pendant ce temps, y’a comme une petite flamme qui s’est tranquillement éteinte.
C’est pour souffler à pleins poumons sur la braise qui reste qu’à Go, je saute dans le vide, j’affronte mes peurs et je fonce avec mes bottes à cap. Sans réclamer 200 $. Je veux être fière de mon travail, avoir hâte à demain, avoir des étincelles dans les yeux quand je parle de ce que je fais. Je veux oublier de me nourrir, de dormir, parce que ma job est vraiment tripante!
Dans mon exploration, je réalise que mon plus grand défi est de ne pas tomber dans l’immense panneau de la tâche avec un grand T. T’sais les paniers de linge sale, la vaisselle, les lunchs, le brocoli qui va bientôt parler tu-seul? C’est important, mais ça peut attendre. Comme quand je travaillais à temps plein.
Prendre ma retraite de mon ancienne vie à 34 ans, je le fais beaucoup pour moi. Mais je le fais aussi pour mes filles. Je veux que mes filles sachent que l’argent est un ingrédient facultatif parmi beaucoup d’autres dans la sauce à spag’ du bonheur. Ça en prend, mais tout ne tourne pas autour de ça. Je veux leur apprendre à être qui elles ont envie d’être, je veux leur montrer à foncer, à faire ce qu’elles aiment.
J’ai la chienne. Que le chemin soit long, qu’il soit ardu. Mais je sais que ce chemin-là sera le plus riche.