Malgré la prééclampsie et le syndrome de HELLP, puisque mon premier bébé est arrivé en express, le médecin suggère l’induction. Je comprends rapidement que mon plan de naissance vient de foutre le camp.
Bye-bye mobilité et intimité.
En raison de tous les médicaments que je reçois par intraveineuse, je dois rester immobile. Moi qui voulais un accouchement actif, on repassera.
Mon état doit être surveillé de près. Les médecins se succèdent dans ma chambre. Une infirmière est avec moi 24/24. Impossible de créer une bulle d’intimité.
Épidurale obligatoire.
Dès le départ, l’anesthésiste installe le cathéter qui servira à l’anesthésie péridurale, puisque si mon taux de plaquettes descend trop, ce sera dangereux de le faire plus tard.
Lorsque les contractions s’intensifient, ma tension grimpe dans le tapis. Le médecin recommande l’épidurale. Adieu accouchement naturel de rêve.
Interventions médicales à volonté.
Sonde urinaire, ballonnet, avant-bras bleu marin à cause des nombreux prélèvements; mon premier accouchement, pour lequel les interventions médicales avaient été limitées au maximum, me paraît à des années-lumière.
L’induction débute efficacement, ça sera rapide. Rebonjour, naïveté. Après plusieurs heures, je n’ai plus aucune contraction. Je me sens aussi de plus en plus mal, gracieuseté d’un des médicaments (le sulfate de magnésium, MGSO4 pour les intimes).
Le cœur du bébé décélère fréquemment et mon état ne s’améliore pas. Le bébé flotte dans le liquide amniotique, mais le médecin décide tout de même de rompre les membranes. Le travail doit progresser.
Les contractions s’intensifient légèrement. L’anesthésiste arrive donc pour l’épidurale. J’ai instantanément un intense goût de métal en bouche. Les médecins changent d’air.
Crédit : Reaction GIFs
J’ai la chienne. Je me sens m’éloigner. L’anesthésiste se tourne vers le moniteur du bébé et dit à l’infirmière: « C’est pas un chiffre réel ça, hein? ». Dans la catégorie des pires phrases entendues durant un accouchement, c’est clairement dans le top 5.
Les médecins se multiplient dans ma chambre. Une autre grosse décélération du cœur du bébé et c’est la césarienne d’urgence. C’est un soulagement. Je veux juste que ce calvaire se termine.
Quelques minutes plus tard, j’entends ma fille pleurer. Un bisou sur sa joue et je suis transférée aux soins intensifs. J’y reste durant des heures, sans nouvelle, à imaginer des scénarios d’horreur.
J’ai l’impression que je vais mourir si je m’endors. Ce n’est que le lendemain qu’un médecin m’explique que c’est encore une gracieuseté du sulfate de magnésium. #MerciPourL’info
Mon bébé va relativement bien, mais sera transféré dans un autre hôpital. Mon ange infirmière fait des pieds et des mains pour que je puisse voir le bébé avant son départ, au moins quelques minutes. Elle est minuscule dans son incubateur. Elle pleure, mais intubée, aucun son ne sort. Pire sentiment, ever.
Je prends du mieux rapidement. J’obtiens mon congé et je peux enfin être au chevet de mon bébé.
La fois où j’ai pu tenir mon bébé pour la première fois, presque 4 jours après sa naissance.
Crédit : Le papa
Je retiens de ce cauchemar cette expérience l’importance de la confiance envers l’équipe médicale et l’immense humanité des infirmières, mais surtout la résilience dont j’ai dû faire preuve du début à la fin.
Avez-vous suivi votre plan de naissance? Avez-vous trouvé difficile de vivre un accouchement différent de celui espéré?