Pardonnez-moi mes péchés. Aujourd’hui, j’ai jugé un autre parent. Un parent que je ne connais pas. On m’a seulement raconté un petit bout d’histoire. Un exemple dans une conversation. Un parent administre une dose d’acétaminophène à son enfant le matin pour couvrir sa fièvre et qu’il puisse faire sa journée de garderie comme si de rien n’était. Bien, sûr que je ne suis pas d’accord. Après c’est mon enfant qui va être malade et ça va se répandre comme une traînée de poudre dans la maisonnée.
Vous connaissez sûrement la chanson.
Pendant de longues minutes. J’ai jugé. Ce parent qui ne pense pas au bien-être de son enfant. Ce parent qui pense juste à aller travailler. Je me disais : pauvre coco, tout ce dont il a besoin c’est d’un peu d’amour et du repos. Tu ne dois pas aimer ton enfant pour agir comme ça. Cette histoire m’obsédait un peu. Et vlan! J’ai eu un élan de compassion.
Je n’ai jamais eu vraiment de crainte de perdre un emploi. Dans toute ma vie, j’ai perdu un seul emploi. Un soir, je suis rentrée au resto et la porte était barrée. Le restaurant venait de fermer ses portes. Mes merveilleux parents m’ont aidé. Je suis choyée. Aujourd’hui, j’ai des enfants, c’est à mon tour d’être l’adulte responsable. Je dois mettre du pain sur la table. Et c’est parfois, une sacrée grosse pression.
En cinq semaines de garderie, mon bébé s’est absenté au total cinq jours pour maladie. Ça fait UN JOUR PAR SEMAINE. J’ai de la famille, un conjoint et un emploi stable #LuckyMe. Si je n’avais pas eu cet entourage, j’aurais dû manquer ces cinq journées de travail. Si j’avais un nouvel emploi, j’aurais sûrement peur qu’on me montre la porte parce que mon taux d’absentéisme est trop élevé. Et si j’étais au bout de mes ressources. En tant que parent, la stabilité financière est au cœur de nos préoccupations. Il y a mille et une raisons qui font que peut-être un parent a vraiment besoin de travailler. Tous les parents que je connais ne veulent que du bien pour leurs enfants.
Ne vous méprenez pas. Je ne suis pas d’accord avec cette pratique. NON. Je continue de croire que c’est un manque de respect envers les autres enfants, parents et éducatrices. Mais j’y réfléchirai à deux fois avant de juger la qualité d’un parent. Je lui conseillerais quand même de laisser son enfant malade à la maison. En échange, je lui promets de faire pareil quand ce sera à mon tour. Qui sait, ce sera peut-être moins souvent son tour?
Avez-vous déjà jugé un autre parent sans vraiment connaître sa situation?