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Je me suis souvent posé la question avant d’être maman, et j’entends souvent ce genre de questionnement des adultes qui pensent enfanter prochainement. Sommes-nous prêts à être parents?
Il n’y a pas de réponse universelle, obviously. Mais je pense qu’on n’est jamais prêts à être parents.
Parce que devenir parents, c’est s’embarquer dans un projet de vie, dans un changement profond, dans une aventure de fou! C’est comme faire son premier marathon ou partir en voile pour une longue période : tu t’es entraîné, tu es préparé mentalement, physiquement, mais tu n’as aucune idée de l’envergure et des tournants que prendra le défi. Devenir parent, c’est surfer la vague, c’est essayer de toujours garder la tête hors de l’eau, c’est vouloir mettre le masque de ton enfant avant le tien si l’avion crash, même si les agents de bord t’en empêchent. C’est tout ça. C’est immense. C’est beau.
Pas beaucoup de gens sont prêts à ramasser des cacas mous qui montent jusqu’à mi-dos, à se faire vomir dessus 47 fois par jour, à dormir juste 2-3 heures dans une journée de 24 heures, à sentir le petit lait 24 h/24, 7 jours sur 7, pendant une bonne année. Je connais pas beaucoup de monde qui soient prêt à tasser certaines choses de leur horaire, comme l’entraînement intensif, au point où il faut parfois mettre certaines passions de côté pour un moment.
Peu de gens savent c’est comment mettre quelqu’un d’autre que soi en priorité, même si on est quelqu’un qui aime aider les autres. Avoir un humain qui a BESOIN intrinsèquement de nous à chaque seconde de sa vie, c’est pas la même game! C’est devenir 2e dans sa propre vie. Porter son coeur à l’extérieur de soi, via un petit bout de monsieur-madame.
Personne n’est prêt à aimer d’un amour qui était jusqu’alors inconnu. À aimer différemment. À récolter une quantité impressionnante d’amour aussi. Sans paroles, juste par des gestes, des sourires, des éclats de rire. Être parent, c’est aussi devenir clown, artiste, conteur… c’est sortir de son petit confort quelques fois par jour. C’est être émerveillé par des petites, petites, choses. C’est devenir attaché par les tripes à un autre être.
On est jamais prêts à devenir parents. On peut l’être monétairement, matériellement, mais jamais totalement émotivement. Et surtout, le couple ne peut jamais être prêt. Le couple sans enfant et le couple qui devient parent, c’est deux mondes.
Que pensez-vous de tout ça?
