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Papa, 14 ans plus tard. Savoir sans savoir.
Crédit: Bo Tony/ Flickr

Comme je l’ai un peu expliqué, apprendre que l’on devient père est une chose, mais l’apprendre 14 ans plus tard en est une autre. Dans mon premier texte, après réflexion, tout semblait être rose bonbon ou presque. Bien entendu, mon histoire pourrait être simple, mais elle ne l’est pas vraiment. Oh surprise! Je suis le premier à me dire que ce que nous vivons n’existe que dans les films, pis encore.

 


Crédit : Giphy

Nous étions deux jeunes adultes qui se fréquentent depuis un certain temps. Une rupture de quelques semaines et puis hop, nous revenons ensembles. Jusqu’ici, tout est plutôt normal. Plusieurs d’entre nous ont vécu pareil scénario. Par contre, nous vivons ceci : après un mois de retour en couple, ma compagne s’inquiète du retard de ses menstruations qui sont habituellement réglées comme une horloge.

Pour nous rassurer, ou en avoir le coeur net, nous empruntons des sous pour acheter un test de grossesse. Non, nous n’étions pas riches. Une fois les instructions complétées, nous attendons, parce que back in the days ce n’était pas quasi instantané les résultats. Durant l’attente, on discute, on projette, on évalue. Notre situation à ce moment n’est pas la plus favorable pour avoir un enfant et on s’entend sur ce point. On en vient à se dire que si le résultat du test est positif, nous opterons pour une interruption de grossesse.

Le suspense aura duré tout prêt de 10 minutes avant que le « X » confirme le soupçon. Sitôt confirmé, sitôt l’option d’un avortement est écartée. Après avoir mis les cartes sur table, ce revirement de situation me déstabilise. Ma réaction n’a sûrement rien de très rassurant puisque quelques jours plus tard, je me fais plaquer. Il s’en suit plusieurs semaines sans que nous ayons de contact.

Pendant ce temps, j’apprivoise la nouvelle, je me familiarise avec mon statut de futur père. Je me disais déjà que cette enfant ne vivrait pas mon absence comme j’avais moi-même vécu l’absence de mon père. J’ai beau être jeune et ne plus être en couple avec celle qui porte l’enfant, ce ne sont pas des raisons pour me déresponsabiliser.
 


Crédit: Giphy

Au bout de quelques mois, je reçois un appel sur ma pagette (non, non, ce n’est pas une légende urbaine… les pagettes ont vraiment existé). Lorsque je parle à l’ex à partir d’une cabine téléphonique j’ai droit à : « Es-tu assis? Tu vas être content, elle n’est pas de toi! » C’est le résultat d’une échographie qui prédit la date de conception avec exactitude qui est venu refaire les plans. Il va s’en dire que je n’étais pas heureux de la nouvelle. Les quatre derniers mois m’avaient fait vivre un immense lot d’émotions, mais je voulais cette enfant.

Après avoir vu le document de l’écho, il m’était difficile de remettre en doute l’avis d’un médecin selon lequel la date de conception ne correspondait pas à notre première relation sexuelle depuis que nous nous étions remis ensemble. J’ai donc dû renoncer à l’idée d’être père. Il ne me restait qu’à reprendre ma vie d’adulescent et à passer à autre chose.

Le pire, c’est que l’ex et moi sommes revenus ensemble pendant quelques semaines alors que la petite avait 1 an. J’ai donc joué avec elle, j’étais présent lors de ses bains ou pour changer ses couches (la faire rire pendant ces moments facilitait la tâche). Pourtant, parce que je me suis posé cette question depuis, je ne me suis jamais douté qu’il s’agissait de ma fille, principalement à cause du résultat de l’échographie.

 

Crédit : Claude L.
 

Notre dernière rupture fut définitive. Je ne voulais plus avoir cette ex dans ma vie. La présence de la petite, bien malgré elle, aura eu une influence, puisque c’est à elle que je m’attachais alors que je savais que je n’aimais plus sa mère. D’ailleurs, lorsque je sors une personne de ma vie, je le fais rarement à moitié. Cela aura donc empêché l’ex de me contacter jusqu’en décembre dernier, soit le moment où nous avons convenu de mettre les choses au clair par un test d’ADN.

À suivre…

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