« Pas capable » : mon premier échec parental.

À la naissance de mon fils, je me disais (naïvement!) que le monde lui appartenait, que tout était à sa portée. J’étais dans cette petite bulle utopique depuis deux ans. Jusqu’à son premier « pas capable. »

J’ai figé. Ma bulle venait d’éclater. Il venait de me la péter violemment (bien qu’inconsciemment).

Ma première réaction a été « Mais où diable a-t-il appris à dire ça??? ». J’ai immédiatement été fâchée contre l’ignoble humain qui lui a appris sa limite, mais qui lui a surtout appris à l’exprimer et PIRE, à s’asseoir dessus!

Avec son premier « pas capable » est venu mon premier échec parental : je n’ai pas su garder intacte sa belle confiance de bébé. Lui qui avait toujours fait fi des étapes logiques et chronologiques du développement, il commençait déjà, trop tôt, à constater sa propre incapacité.

Mais avec son premier « pas capable » est aussi venu mon premier défi de pédagogue. Celui de lui donner confiance en lui et d’être persévérant. Je lui souhaite de tout coeur de ne pas voir les obstacles comme des fils barbelés, mais plutôt comme des murs d’escalade. Je ne sais pas encore trop comment je vais m’y prendre. Moi qui jusque là n’avais pas été attirée par les livres sur l’éducation, je sens que je vais me mettre à étudier très bientôt.

Vous trouvez ma réaction intense? Vous avez sans doute raison. Ma nature control freak tolère très mal que mon idéal soit bousillé, que l’on intervienne dans le petit crâne dans mon fils sans que je le sache, que l’on pète ma bulle sournoisement.

Vous vous dites sans doute « C’est son premier bébé, ça va lui passer. Un jour, elle va lâcher prise ». Peut-être. 

Je vais quand même prendre « pas capable » en grippe et lui faire la vie dure. J’ai décidé qu’il n’avait pas sa place chez moi. Et je sais que je suis capable de venir à bout de lui (ils appellent ça la pédagogie par l’exemple, ha!).

Vos minis vous ont-ils déjà sorti ces mots? Comment avez-vous réagi?