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Arrêter de dire non à son enfant : est-ce possible de le faire sans créer un enfant-roi?
Crédit: clappstar

Mon fils a une tendance naturelle à la crise de bacon. En voulant identifier les raisons qui le mettaient en colère, je me suis aperçue assez rapidement qu’il ne supportait pas de se faire dire non (comme plusieurs enfants!) J’ai donc arrêté de le lui dire. Petit compte rendu d’un changement d’attitude par rapport à la façon de parler à mes enfants.
 
Mon fils a un petit penchant vers l’opposition. Si je lui dis de ne pas faire quelque chose, il le prend comme un encouragement à le faire, et avec un grand sourire. Ça peut mettre hors de lui n’importe quel parent. En plus, si je m’emporte, la situation se dégrade davantage. Ça fait travailler l’autocontrôle, mettons.
 
L’idée, c’est donc d’intervenir dans un esprit positif. Dire ce que l’enfant doit faire plutôt que ce qu’il ne doit pas faire. « Dépose le couteau » au lieu de « ne touche pas au couteau. » Non seulement c’est moins frustrant pour l’enfant, mais ça lui indique ce qu’il doit faire. Déposer le couteau, ça nous semble évident, mais ce ne l’est pas nécessairement pour l’enfant. Surtout dans une situation de potentielle crise, de stress, d’émotions juste sur le bord d’exploser.
 

Crédit : Mindaugas Danys/Flickr

L’idée, c’est aussi de lâcher prise sur des détails pas si importants pour éviter des crises. L’enfant mange avec ses doigts alors qu’on voudrait qu’il utilise sa fourchette? Pas grave. Il veut dormir avec ses jeans sans mettre de pyjama? Pas grave. J’essaie de voir si l’action qui me dérange va avoir un impact négatif à long terme si je laisse l’enfant faire ce qu’il veut.
 
Cette attitude me permet de limiter les crises, et en plus, je reste dans le positif au lieu de toujours interdire. On fait pareil avec les chiens! On récompense le bon comportement au lieu de punir le mauvais. C’est beaucoup moins dur sur les nerfs. Je me fâche moins, mes interventions sont plus douces, mon fils se fâche moins, j’interviens moins. C’est un peu ça le but, hein. Vivre avec nos enfants au lieu de passer son temps à intervenir.
 
Mais Christine, t’as pas peur de créer un monstre qui fait tout ce qu’il veut si tu ne lui dis jamais non?
 
Non.
 
C’est un monstre quand je lui dis non. Il ne s’agit pas non plus de lui donner tout ce qu’il veut. Mais il faut user de finesse. Si un de mes enfants veut manger un biscuit au chocolat en se levant le matin, je ne lui donne pas. Je lui offre de manger un bon déjeuner d’abord, et je propose le biscuit pour plus tard, dans un contexte spécial. L’enfant aura hâte de manger son biscuit plus tard, je ne l’ai pas interdit. Ça marche pas à tous les coups, mais c’est mieux qu’une crise en bonne et due forme en réponse à un non catégorique. Et si je ne peux pas gérer le biscuit, ben j’en achète pas. Si jamais c’est impossible sur le coup, je vais le donner quand même le biscuit, et faire disparaître la boîte ensuite.

Je ne crois pas que ce soit nécessaire de forcer la dose pour apprendre à l’enfant à se faire dire non. La vie se charge de ça avec son lot de frustrations régulières. Un petit cerveau de trois ans en a déjà assez à gérer comme ça.
 
Parfois, le non vient en réponse à une initiative trop grande de l’enfant. Genre vouloir couper lui-même son morceau de fruit avec un immense couteau. (Ça revient souvent les couteaux dans mes exemples, c’est un sujet chaud chez nous!) Je préfère accompagner mon enfant dans l’exercice plutôt que de le lui refuser complètement. C’est la recherche d’autonomie en fait. Et je ne veux pas la brimer, même si ça me met ben gros sur les nerfs.

D’autres fois, c’est une mauvaise communication qui est à la base du problème, comme le montre cette illustration tirée d’un livre d’Isabelle Filliozat. 

 

J’ai tout essayé!,
Crédit : Isabelle Filliozat, JC Lattès

Et puis, il n’y a pas de recette magique. C’est différent avec chacun de mes enfants. Il faut voir quels sont les besoins derrière la crise et adapter nos interventions en fonction d’eux.
 
Comment gérez-vous les crises? Comment réagissent vos enfants à l’autorité?
 
 

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