Maman et hypersensible : pas toujours simple, mais souvent très beau

Ça y est, c’est dit. Il n’y a plus de gêne entre nous. Il n’y a plus de cachettes, plus de surprises. Tu le sais que je peux pleurer à tout moment, mais ce n’est pas juste ça l’hypersensibilité, passer pour une braillarde hystérique. C’est aussi de percevoir les choses de façon plus aiguë : les bruits, les odeurs, les textures, les goûts, la lumière, les gens. C’est comme avoir un super-pouvoir, un sixième sens qui accentue tous les autres. Une antenne parabolique dans le cœur pis un WiFi à la place des yeux. 

Fait que, maintenant, tu le sais que tu ne pourras rien me cacher parce que je vais deviner tes intentions à 100 milles à l’heure. T’sais des fois, les gestes parlent pas mal plus que les mots. Pis c’est de la bonne parole. L’authentique, la vrai, la traduction de ton âme. 

Je suis maman d’une fillette de 1 an. Une maman hypersensible d’un bébé dit « normal » ( j’hais ça ce mot-là, mais je n’en trouve pas d’autres ).  C’est dur des fois de me dire que ma fille n’est peut-être pas aussi « percevante » que moi. On ne le sait pas encore, c’est ça qui est beau : ne pas faire des déductions avant le temps. Mais t’sais, quand on est hypersensible…

Avec le temps, il y a quand même des indices qui me laissent croire qu’elle est moins « pire » que moi. Genre, elle, elle ne va pas systématiquement se réveiller quand son père ouvre la poubelle dans la cuisine, mettons. Ou encore, finir sa sieste parce qu’un garçon joue au ballon dehors ou parce que le soleil est trop fort dans la fenêtre. Moi je suis de même. J’ai le sommeil fragile comme un bébé (méhéhé).

C’est dur en tant que parent de ne pas transmettre ses propres perceptions, doutes ou peurs à l’enfant. C’est difficile d’être neutre et de prendre en compte les observations tangibles plutôt que celles biaisées par ses propres (hyper)sens. 

L’hypersensibilité quand t’es parent, c’est triste. T’sais les maudits commentaires poches, déjà qu’ils sont poches à la base, bien quand t’as ce trait de personnalité, ils sont perçus de façon encore pire. Ça peut-être aussi simple que le commentaire « Ouin, ton bébé mange pas beaucoup » ou encore ceux que l’on perçoit en background dans une fête qui nous laisse présager que ta fille est peut-être (un peu trop ) rough ( enthousiaste ). Ben ça, ça peut me faire en verser des larmes pis faire chauffer les oreilles de mon chum le soir.

Sauf qu’être une maman hypersensible, ç’a aussi du bon. Même beaucoup de bon. Ça fait des bébés qui sentent bon, qui ont des vêtements doux et un environnement calme. Ça fait des bébés écoutés. Des futurs adultes à l’écoute des autres. Ça fait des bébés paisibles. De la zénitude de plus sur terre. Une maman fière.  Vive mes larmes pis mes antennes.

Et vous, êtes-vous hypersensible? Comment exploitez-vous votre super-pouvoir?