Au début de l’été, j’ai dû passer trop d’heures dans les corridors de l’hôpital Sacré Cœur. Trop de minutes entre ces murs aseptisés à se demander comment tout ça allait se terminer. Ça n’aura pas été long puisqu’en quatre jours nous avions notre réponse : l’oncle de mon amoureux ne survivrait pas sans assistance.
Il avait exprimé par écrit qu’il souhaitait faire un don d’organes. Nous avons donc dû passer au travers une procédure délicate et chargée en émotions. Perdre un être cher aussi rapidement et subitement constitue une des épreuves les plus intenses et difficiles que j’ai dû traverser. En même temps que nous étions aux prises avec notre peine, il nous fallait accepter et vivre avec le fait qu’il partagerait des parties de son corps avec des inconnus. Avec des gens qu’on ne connaîtra jamais. Ça peut paraître égoïste, mais je mentirais si je vous disais que ça a été facile à accepter. Sauf que c’était son choix, son désir, son dernier souhait écrit en une phrase dans son testament. Il nous fallait l’écouter : il nous le criait! Nous avons été admirablement bien suivis par l’équipe du Sacré Cœur, j’en avais d’ailleurs déjà parlé.
Crédit: Christine Gauthier
La semaine passée, c’est lors d’un évènement fort en émotions que le Dr Marsolais a vécu le lancement de la Mission du Dr Marsolais. Le projet de la mission est d’être présente pour soutenir les familles de donneurs à travers le Québec. Le Dr Marsolais souhaite « rassembler les gens bienveillants pour structurer un réseau d’entraide, faire les représentations pour défendre les dons d’organes et de tissus et trouver le financement nécessaire pour supporter ses trois volets. » Vous avez peut-être vu sur les réseaux sociaux passer cette vidéo où des enfants greffés partagent une partie de leur histoire. C’est en la regardant que j’ai réalisé à quel point le don d’organes peut changer des vies, les améliorer ou les sauver. C’est fort et puissant comme témoignage.
Téléquébec a aussi diffusé un reportage fort intéressant sur le don d’organes. Je vous invite à l’écouter.
C’est à peu près notre histoire, à peu près l’histoire de plusieurs familles touchées par la perte d’un être cher. Le visionnement de ce documentaire m’a permis de vivre l’après. Une fois que les organes sont prélevés et qu’ils sont acheminés au receveur. Le travail acharné et méthodique de Transplant Québec, l’empathie et le grand cœur de toute l’équipe de Sacré Cœur me remplissent d’une émotion vive et réconfortante à la fois.
Crédit : Mission du Dr Marsolais
Nous pouvons tous faire une différence!
En formulant verbalement à nos proches nos souhaits de faire un don d’organes si notre destin le décidait ainsi. Un don d’organes n’est possible que dans des situations particulières. Chaque décès n’est pas égal à un don. Transplant Québec indique qu’au Québec, « le don d’organes après décès n’est possible qu’en deux circonstances : après le décès neurologique et, dans de plus rares situations, après le décès cardiocirculatoire (ou mort cardiovasculaire). Dans tous les cas, il s’agit d’une personne ayant subi une lésion grave et irréversible au cerveau et chez qui il n’y a plus aucun espoir de survie. Par ailleurs, une personne peut aussi, de son vivant, en aider une autre par le don d’un de ses reins ou d’une partie de son foie. »
C’est avec beaucoup d’humilité qu’Ariane Moffatt se joint à la cause en devenant la marraine de la Mission du Dr Marsolais. Je vous invite à donner au suivant en acceptant qu’hypothétiquement une partie de vous puisse améliorer, voir sauver la vie d’un autre être humain. Pensez-y et parlez-en autour de vous. Si vous voulez faire un don et permettre à la Mission de répondre aux besoins entourant le don d’organes (soutien aux familles, sensibilisation et éducation et recherche) c’est ici. Rappelez-vous que la santé est fragile et qu’on ne sait jamais quand ça peut s’arrêter.
Je vous souhaite de passer un bon temps des fêtes en famille, entourés de vos proches. Que la chaleur humaine soit au rendez-vous!