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Fuir le terrorisme pour l’amour de sa famille
Crédit: Iñaki do Campo Gan/Flickr

Ayache : un être humain formidable, un collègue de travail. Il a vécu et vu des horreurs dans sa vie, des choses que l’on ne peut comprendre ou s’imaginer. Un midi, en mangeant avec lui et d’autres employés, j’ai compris que les récents attentats de Paris lui étaient familiers. Il avait les larmes aux yeux et essayait de faire taire la chair de poule qui se dressait sur ses bras. Comme beaucoup de musulmans, il a été très touché par ces événements. Je lui ai donc posé quelques questions afin de savoir quel genre de vie il avait. Rien de banal, laissez-moi vous dire.

Ayache a 49 ans, né à Casbah en Algérie, il est marié, il a une fille et un garçon. Il est préposé aux bénéficiaires dans un centre d’hébergement pour personnes âgées. Lui et sa conjointe sont arrivés au Canada en 2007 après une longue attente de 6 ans avant de pouvoir entrer au pays. Elle était infirmière, et l’est toujours d’ailleurs, après être retournée aux études ici. Lui, il était responsable de la sécurité dans un hôpital en Algérie. Le Canada était leur pays de choix; là, ils seraient en paix, il y aurait la tranquillité et l’ouverture d’esprit.

Crédit : iñaki do Campo Gan/Flickr

La guerre grognait en Algérie depuis les années 1990. Les terroristes sont entrés au pays. C’était la folie, la catastrophe. Ces criminels faisaient éclater les lumières extérieures pour créer des couvre-feu aux citoyens. Les gens allaient travailler, ne sachant pas s’ils allaient revenir en vie. Il a vu plusieurs horreurs; des policiers se faire égorger, la tête d’un ami pendue dans une vitrine de boucherie un matin en allant travailler. Rien de ce que nous connaissons ici. Rien de normal. C’est lorsqu’il a eu vent que ces hommes décimaient des familles complètes dans certaines petites villes en Algérie, il s’est alors dit qu’il était temps de partir. 

Quelques années ont passé et le gouvernement du moment aurait alors fait un pacte avec les terroristes afin de cesser les tueries et les carnages. Ces hommes sont maintenant payés à faire la paix. Ils sont de bons citoyens, des médecins, d’autres bénéficient de l’aide sociale. Toutes classes confondues, ils sont payés. Payés à garder le calme et la sérénité de tous. Il considère que maintenant l’Algérie est un pays assez stable.

Crédit : iñaki do Campo Gan/Flickr
 

Aujourd’hui, Ayache mène une vie tout à fait normale et paisible. Lui et sa femme travaillent, les enfants vont à l’école, ils ont leurs voitures, leur maison. Il est un exceptionnel préposé aux bénéficiaires, un être attentionné avec le coeur à la bonne place. Et notre discussion se termine avec cette phrase : « Vicky, nous sommes maintenant une famille royale. » 

Est-ce que vous connaissez des gens avec un passé semblable? Est-ce que l’histoire d’Ayache vous aide à mieux comprendre l’urgence des réfugiés syriens?

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