Enceintes, nous n’avons pas ben ben le choix de nous préparer à accoucher et devenir parents. Je me suis préparée aussi bien que j’ai pu. J’ai lu tous les livres disponibles, j’ai fait mes cours prénataux, j’ai posé 8000 questions. J’étais aussi prête qu’une femme puisse l’être. J’étais prête à rencontrer mon miracle, à voir mon bébé débarquer avec une licorne pis des Calinours. Bref, j'étais prêtre à vivre une épiphanie.
 
J’ai accouché (sans Calinours). Je suis revenue chez moi avec mon miracle. J’ai attendu que la licorne arrive. Elle est venue, a chié dans mon salon et a foutu le camp assez vite. Je suis restée chez moi, avec mon bébé. Tu parles d’une épiphanie, toi chose.

 


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Bon, c’est une image.
 
Reste que devenir parent, j’ai trouvé ça tough. Vraiment tough. Ce n’est pas comme ça pour tout le monde, mais ça a été comme ça pour moi. Je me souviens que lors de la première journée du retour au travail de mon chum, j’étais à la fenêtre à 16 h à l’attendre avec bébé dans les bras. Quand il est arrivé, il a croisé un voisin sur le perron et a jasé pendant 45 2 minutes. J’ai passé ces 2 minutes à faire des simagrées dans la fenêtre pour lui faire comprendre de rentrer tout de suite parce que je capotais solide. Il n’a pas vu mes simagrées, c’était la fin de monde.
 
Dans mes neuf premiers mois de nouvelle maman, je dirais que j’ai vécu 10 % de bonheur tellement intense que ça me faisait mal, versus 90 % de « je trouve ça dur, c’est pas comme je pensais, c’est pas comme dans le livre, c’était quoi l'idée d’avoir un bébé ». Moi qui avais tellement travaillé fort pour fabriquer ce bébé #TeamFécondationInVitro, je me suis sentie particulièrement poche de ne pas nager dans le bonheur. Du bonheur, il y en avait, mais c’est comme si je n’étais pas game de me garrocher dedans.
 


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Au lieu de voir les opportunités, je voyais les difficultés. J’ai parfois préféré me priver d'une activité plutôt que d'adapter celle-ci à ma nouvelle réalité. Je crois que c’est ça, l’adaptation à cette nouvelle réalité, qui a été laborieuse. L’adaptation et les petits deuils de ma vie d’avant.  
 
Je connais plein de gens pour qui devenir parent a été aisé et beau. Pour vrai. Genre, mon conjoint. Après une semaine avec notre nouveau bébé, il m’a dit qu’il trouvait dont ça facile un bébé. Il m’a demandé quand nous allions en avoir un autre. Je lui ai répondu que nous allions minimalement attendre que mes points de suture fondent.
 
L’arrivée de mon deuxième enfant m’a réconcilié avec le concept de nouvelle maman. Comme quoi rien n’est jamais désespéré. La licorne, je ne l’ai pas vue, mais c’est correct. À la place, j’ai vu la réalité et j’ai trouvé ça beau.
 
Comment avez-vous trouvé ça, devenir parent?