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Le jour où mon père m’a avoué ne pas m’aimer inconditionnellement
Crédit: opinionsofa/Tumblr

Cette semaine, je me suis chicanée avec mon géniteur père pour la 100 000e fois de mon existence. Une « discussion » téléphonique comme une autre, rendue là. J’ai raccroché un peu brusquement, fâchée et blessée. 

Cinq minutes après notre dispute, j’ai reçu un courriel de sa part. Je vous épargne les détails et le chantage émotif, mais, en gros, il disait m’aimer d’une façon qui n’est pas absolue ou entière. Que l’amour inconditionnel qu’un parent porte à son enfant, ce n’est pas dans ses valeurs. Ses valeurs, crisse.

J’étais abasourdie. Je n’y croyais pas, mais en même temps je pouvais y croire. Plutôt, je ne voulais pas y croire.

Entre ça ou recevoir un coup de masse, j’aurais pris le coup de masse. Au moins, la douleur aurait fini par disparaître et ce ne serait plus qu’un mauvais souvenir. Les mots blessent plus que les gestes. Recevoir des mots si crus, si inhumains, écrits noir sur blanc par celui qui vous a conçu, c’est extrêmement douloureux.

Ça m’a mené à me demander si, moi, j’aimais ma fille inconditionnellement. En me posant la question, j’y répondais. C’est sûr que oui! C’est ma fille, le fruit de mes entrailles, c’est celle que j’ai créée et que j’élève avec soins pour qu’elle devienne la meilleure version possible d’elle-même. J’ai une fierté et un amour pour elle comme je n’en ai pour personne d’autre. Je ne trouve même pas les mots pour le décrire, tellement l’amour que je lui porte est fort et pur.

Qu’est-ce que ça me fait de savoir que mon propre père ne me porte pas un amour inconditionnel et absolu? De la peine, c’est sûr. En même temps, mon père est un homme froid, pas très proche de ses sentiments et pris dans sa tête, dans son monde, dans ses visions bien arrêtées sur TOUTE. Est-ce que ça l’excuse de m’écrire qu’il ne m’aime pas inconditionnellement? Pas pour moi.

Qu’est-ce que je ferai de ça? Je n’ai pas encore décidé. J’avais déjà « divorcé » de lui à l’adolescence. Il venait trop jouer dans ma tête et je sentais que je n’étais jamais à la hauteur de ce qu’il voulait que je sois. J’avais décidé que j’en avais marre de passer mon temps à essayer.

Je songe à divorcer à nouveau. En même temps, je ne veux pas priver ma fille de son grand-père. Le mien a été mon meilleur ami et j’ai vécu de très beaux moments avec lui, même si une fois adulte j’ai compris qu’il n’était pas nécessairement le père et le mari que je m’imaginais. Enfant, je ne percevais pas ses défauts. C’était mon grand-père et je l’aimais beaucoup, c’est tout. C’est un peu la même chose avec ma fille : je ne veux pas la priver de développer une relation avec mon père parce que je ne m’entends pas bien avec lui.

Avez-vous déjà senti que vos parents ne vous aimaient pas à 100 %? Pensez-vous que vous aimerez toujours vos enfants inconditionnellement? 

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