« Pourvu qu’il soit en santé, je n’ai pas de préférence pour le sexe! »
C’est la phrase classique qu’on entend ou que l’on dit lorsque vient le temps de procéder à l’échographie de 20 semaines. Celle à laquelle il est souvent possible de connaître le sexe de bébé. Nous avons tous des attentes ou souhaitons souvent secrètement que bébé soit d’un sexe en particulier.
Mais si le bébé n’est finalement pas celui que vous attendiez? Nous en avons discuté un peu sur le blogue, il y a quelques semaines, et c’est un sujet qui vous a allumé. Poussons donc la réflexion un peu plus loin.
S’il a tous ses morceaux, un petit cœur qui bat et se développe bien, est-ce légitime de ressentir de la déception?
Pour ma part, je l’ai dit ouvertement et à plusieurs reprises, je suis satisfaite et soulagée que mon premier bébé soit une fille. Je voulais une relation comme celle que j’ai avec ma mère. Je savais comment c’est fait une fille. Ça me donnait confiance.
La vie étant ce qu’elle est, si j’avais eu un garçon, je crois que peu de gens m’auraient soutenu dans ma déception. D’un autre côté, même si ça m’effraie un peu, j’espère de tout mon cœur avoir un petit garçon la prochaine fois pour que mon conjoint ait la chance de vivre le lien père-fils.
Certains veulent des enfants du même sexe dans l’espoir qu’ils développent une meilleure complicité. D’autres veulent un garçon et une fille pour vivre les deux expériences, satisfaire les deux parents. Ce sont des souhaits qui semblent superficiels, mais ils sont fondés sur des craintes qui nous appartiennent à nous seuls.
Il est mal vu d’exposer sa déception parce que, dans la vie, l’important c’est la santé. Parce que dans le monde, des millions de couples n’ont pas cette chance d’être parents et que d’autres doivent vivre chaque jour avec un enfant malade ou différent. Est-ce normal de ressentir à la fois de la gratitude de porter un enfant en même temps que de la honte, de la culpabilité, de la tristesse ou de la déception?
Je crois que oui.
Je crois que c’est un sujet délicat, mais que ça reste légitime de ressentir une montagne d’émotions contradictoires lorsqu’on apprend que l’un de nos rêves ne se réalisera pas exactement comme nous le voulions. La déception est une émotion devant laquelle nous n’avons pas de contrôle. Elle nous bouleverse, mais, en tant qu’adulte, notre responsabilité est de s’en servir pour apprendre sur nous-mêmes, d’en grandir et surtout de ne pas la faire subir au bébé à naître.
Je suis d’avis que toutes les formes de sentiment peuvent coexister. On peut être rempli de gratitude et être déçu en même temps, même si la gratitude est bien plus forte et prendra le dessus le jour de l’accouchement. Bref, je crois que, oui, on peut être à la fois triste et heureux.
Comme l’a dit Valérie, ma sage collègue TPL, « Être déçue de ne pas avoir ce qu’on voulait ne veut pas nécessairement dire qu’on n’est pas heureux d’avoir ce qu’on a! »
Avez-vous vécu une déception en apprenant le sexe de votre enfant?