Il y a bien longtemps que mon fils de six ans ne m’appelle plus pour le secourir la nuit. Depuis quand en fait? Je n’arrive pas à m’en souvenir. Pourtant, alors que son âge se comptait encore en mois, je notais tout de ses habitudes de sommeil. Je tentais d’y déceler les indices de la prochaine sieste réussie, les indicateurs assurant la performance de sa prochaine nuit.
La routine idéale s’est ainsi fixée et répétée soir après soir. Bain-pyjama-dents-histoires-raconter la belle journée-chansons, le tout se terminant avec les mêmes mots que ma mère me répétait petite : « bonne nuit, beaux rêves, pas de puce, pas de punaise… »
Depuis qu’il a eu six ans, sa routine s’envole un morceau à la fois. Cet enfant que j’ai déjà lavé dans un bol à salade prend sa douche seul. Il enfile ses pantalons de pyjama et reste en chest pour ressembler à son père.
Il accepte que je lui raconte encore une histoire s’il peut ensuite lire seul et décider quand fermer sa lumière. J’arrive à faire un retour sur sa journée, mais les détails m’échappent. Il me raconte au passage une chicane de cour d’école, sans que j’en comprenne les causes. Il ne se souvient plus de tous ces soirs où jouer avec ses tracteurs avait été son moment préféré de la journée.
La permission lui est souvent accordée de se coucher plus tard que sa soeur de quatre ans. Il regarde alors le hockey collé sur son père, qu’il a trop souvent écarté de sa routine du dodo à deux ans #VeutMaman. Alors que nous rêvions qu’il s’endorme tôt quand il avait trois ans, j’apprécie maintenant nos moments de tranquillité en soirée, lorsqu’il reste avec moi. À jouer aux LEGO, à lire, à seulement être là. J’étais si exaspérée quand il a arrêté de faire ses siestes à quatre ans. Aujourd’hui, je ne vois pas comment nous profiterions autant de nos fins de semaine en famille s’il en faisait encore.
Une sieste en 2011. Son ami Houhou l’accompagne depuis sa naissance, comme ma doudou!
#TeamObjetDeTransitionMêmeÀ37Ans
Alors voilà, cette semaine, nous lui avons offert ce lit qui lui fait monter les marches vers l’indépendance, le fameux lit à étage dont il rêvait. Une échelle me fait maintenant obstacle quand je veux aller lui voler un dernier bisou avant d’aller dormir.
Le bleu trop clair de ses murs a été recouvert de blanc. La lampe de chevet que j’avais choisie avec tant de soin avant sa naissance a été rangée pour de bon. Il a même cédé sa Gro-clock à sa petite soeur.
De toute façon, quand il décide de venir me rejoindre avant que le cadran ne sonne, je ne me pose plus la question à savoir si cette habitude va ruiner son sommeil pour le reste de sa vie. Je fais juste me coller le nez dans son cou.
Parce que c’est bien vrai que le temps va trop vite.