Ma voisine est décédée. Elle était vieille et malade, je ne peux pas dire que j’en suis réellement étonnée. Reste que la mort, on ne s’y attend jamais vraiment. C’est toujours un choc, une surprise désagréable et difficile à avaler.
Cette voisine sympathique, je ne la connaissais pas beaucoup. J’hésite à chaque fois que je dois prononcer son prénom. Je sais qu’elle avait un cancer, je ne sais pas lequel.
On déneigeait son côté de balcon et on lui a offert des petits plats de restes après l’Action de Grâce. On partageait la corde à linge. Elle nous a donné un petit camion de plastique pour Daphné. On avait une belle relation, amicale et sympathique.
Un soir, une ambulance est venue la chercher. Je l’ai vue, mais je n’ai pas ouvert la porte. Je ne voulais pas la déranger avec ses fils et le personnel paramédical. Ce n’était pas ma place.
Quelques jours plus tard, j’entends du bruit. J’ouvre et je vois ses enfants. Je leur offre de prendre mon numéro de téléphone, au cas où. On est juste à côté, on peut l’aider si jamais elle se sent mal. On est juste là.
Ce ne sera pas nécessaire. Elle s’est éteinte.
Je me mets à pleurer pour cette dame que je connais à peine. Je me sens vraiment inadéquate de pleurer devant ses enfants. Ma peine n’est rien comparée à la leur.
En allant chercher ma fille à la garderie, j’ai pris la peine de sourire à tous les gens qui ont croisé mon chemin. Ça n’en prend pas beaucoup pour toucher les gens autour de nous. Cette dame a marqué notre quotidien avec ses sourires, ses petits clins d’oeil dans le corridor.
Je vous mets au défi de sourire à un inconnu aujourd’hui. Ne sait-on jamais quand des étoiles s’éteindront autour de vous.
Est-ce que la mort d’une proche ou d’une connaissance a changé votre façon de voir la vie?