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Six mois de tentative, pas de fécondation… et un peu de lâcher-prise
Crédit: Art with Mrs. Narens: Kindergarten & 1st Grade Art

Depuis six mois, j’essaye de planter une graine dans ma bedaine pour que ça pousse, que ça bourgeonne, que ça fleurisse. Y’a encore rien dans mon jardin. Peut-être que y’a pas assez de soleil et un peu de trop de pluie, je ne sais pas. J’ai pourtant tourné et retourné la terre, checké le taux de fertilité pis de fer, mais y’a rien à faire.

En restant dans la métaphore filée de l’agriculture, j’ai décidé de mettre le champ en jachère. Pas forever là, mais je me rends compte que, bien malgré moi, chaque mois où j’avais une serviette collée dans le fond de ma culotte, ça me faisait de la peine. Pourquoi j’avais cette boule dans l’estomac qui me faisait feeler comme de la marde, même si je me répétais : « Ça va venir quand ça va venir, y’a pas de stress » ?

J’entendais des histoires de filles qui tombent enceintes le premier mois après avoir arrêté la contraception et j’espérais que pour moi ce serait pareil. En même temps, est-ce que c’est possible de ne pas avoir hâte du moment où tu dis : « Ok, je me sens prête à avoir un bébé »? Seulement, ce sentiment d’impatience, je l’ai peut-être mal exploité et il s’est transformé en déception, en frustration et en culpabilisation.

Est-ce que je fais quelque chose de pas correct? Je me « multivitamine », mais je ne fais pas assez de sports. Je m’alimente bien, mais il faudrait sûrement que je mange un peu plus de légumes verts. Y’a peut-être quelque chose qui cloche et je ne le sais même pas. Est-ce qu’il faut que je garde mes jambes en l’air pour vrai, finalement? 

Ça fait que le calendrier 2016 a pris le bord. Pour en revenir avec ma métaphore du début, je vais arrêter de mettre la charrue devant les bœufs. Je vais regarder les saisons défiler et attendre patiemment. Pis pendant ce temps-là, ça me laisse le temps de faire de l’aménagement paysager digne des émissions de Canal Vie!

Pour faire pousser une plante, on dit que ça prend de l’amour. Alors, j’entretiens le terrain avec ma famille, mes amis et surtout mon amoureux. Quand la semence aura germé, quand je porterai le fruit de notre travail dans mon ventre et que je pourrai enfin le tenir dans mes bras, je vous jure que ça ne manquera pas d’amour, ce beau petit miracle-là. Pis il grandira dans un environnement où j’aurai pris soin de ceux qui m’entourent, de nous, de moi…

Comment avez-vous dealé avec votre impatience de tomber enceinte et vos petites (et grandes) angoisses face à ça?

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