Dès l’annonce de ma grossesse, la présence de nos chiens dans la maison a été remise en question. Des gens nous demandaient si nous avions l’intention de les garder. Certains semblaient surpris quand nous répondions par l’affirmative. Pour moi, comme pour mon chum, il n’était pas question de nous en débarasser sans une excellente raison.
Tout d’abord, je tiens à préciser que je ne suis pas une spécialiste du comportement canin. Cependant, avoir trois chiens à la maison me donne tout de même une expérience que je juge non-négligeable. Yup! Vous avez bien lu. Trois! Il existe des folles aux chats, je suis plutôt une folle aux chiens. Nous sommes les heureux pet parents de Lylou, Kheiro et Boyka. Trois grosses bibittes à poils qui, tout comme nous, ont dû s’adapter à l’arrivée d’un bébé dans la maison.
Les avantages d’avoir des animaux dans la maison sur la santé des bébés sont nombreux. Malheureusement, des accidents arrivent encore trop souvent. La majorité du temps, c’est le chien qui porte le blâme. Au Québec, plus de la moitié des victimes de morsures sont âgées de moins de 10 ans. Parmi ces enfants, 40 % sont âgés entre un et quatre ans.
Voici donc notre petit guide de survie, qui nous a aidés (moi, mon chum et nos chiens).
Crédit : Carolane Baribeau
Désensibilisation :
Dès leur arrivée chez nous, tous les trois ont été habitués à se faire tirer les poils, la queue, les oreilles. Loin d’avoir été maltraités, nous ne faisions que les récompenser lorsqu’ils ne réagissaient pas. Nous nous sommes donné comme point d’honneur à ce qu’on puisse fouiller dans leurs bols sans réaction de leur part pendant qu’ils étaient en train de manger.
À mesure que les articles de bébé font leur chemin dans la maison, même s’ils ne serviront pas avant quelques semaines ou quelques mois, habituez votre chien à ce que ça fasse partie de son environnement.
La visite d’un couple d’amis qui venait tout juste d’avoir un petit bébé nous avait appris que Lylou avait une peur panique de la coquille. Dès que nous avons eu la nôtre, je l’ai tout de suite laissé traîner dans la maison et je la changeais de place régulièrement. Quand nous sommes arrivés à la maison après mon accouchement, la coquille n’était plus un problème pour Lylou depuis déja quelques semaines.
J’ai peut-être eu l’air d’une belle folle auprès de mes voisins, mais j’allais souvent prendre une marche en soirée. Avec ma poussette vide, ma grosse bédaine et mes trois chiens, je faisais des zigzags dans la rue pour les habituer à avoir ce gros engin sur roues qui tourne vers eux. De cette façon, j’ai pu m’assurer qu’ils étaient familiers avec la poussette et nous avons pu profiter de promenades sans que j’aie à m’inquiéter de leur réaction une fois que bébé est arrivé.
Crédit : Carolane Baribeau
« Donne! » :
J’ai besoin de spécifier l’utilité de ce simple mot? Que ce soit pour les jouets ou tout autre objet qu’ils pourraient ramasser et avoir envie de mâchouiller. C’est toujours « plaisant » de ne pas avoir à courir après un chien qui a décidé qu’il avait envie de manger une petite collation.
Crédit : Carolane Baribeau
« Doux, doux! » :
Valable autant dans l’éducation du chien que dans celle du bébé. Je ne m’attendais pas à ce que mon bébé refuse de partager ses repas avec ses chiens. Bien au contraire, je savais que les nourrir serait pour lui une partie de plaisir. Comme nos chiens ont été habitués à prendre doucement la nourriture qu’on leur donne, les petits doigts sont épargnés de vilaines morsures dues à un chien trop pressé d’avoir sa bouchée.
De l’autre côté, bébé prend un malin plaisir à taper sur un peu tout ce qu’il trouve (spécialement quand ça nous fait réagir). Le « Doux, doux! » est souvent répété à la maison. Comme lui n’a pas à être maltraité par les chiens, eux n’ont pas à subir ce genre de comportement.
Les laisser prendre part aux soins quotidiens :
Dans les débuts, je les empêchais d’approcher pendant que j’allaitais. Je ne voulais pas qu’ils approchent de la chaise haute lorsque bébé mangeait. Les chiens n’aimaient pas se sentir exclus, et de mon côté, je frustrais de devoir toujours leur répéter. Les choses se sont beaucoup améliorées quand je les ai laissé approcher.
La plupart du temps, ils ne veulent qu’être près de nous et se couchent tranquillement à nos côtés. Il ne faut pas perdre de vue que les chiens sont, d’abord et avant tout, des animaux très sociables qui vivent en meute. Il est donc normal qu’ils veuillent être près des autres membres de leur groupe. De plus, l’odorat étant leur principal outil sensoriel, il est normal qu’ils veuillent sentir le bébé, spécialement dans les premiers temps. C’est leur façon de faire connaissance avec votre bébé et de découvrir le nouveau membre de la famille.
Crédit : Carolane Baribeau
Respect, surveillance et apprentissage :
Si pitou n’aime pas avoir bébé qui se promène près de lui, ne le forcez pas! N’allez pas coucher un bébé sur un chien qui n’est pas à l’aise seulement pour faire une photo cute.
Il est très important d’apprendre à reconnaître les signes d’inconfort chez le chien et d’avoir au minimum une base dans la lecture du langage corporel. J’ai écouté religieusement les émissions de Cesar Milan pendant un certain temps et j’y ai appris des choses qui me servent presque tous les jours.
De plus, lorsqu’il en aura l’âge, apprenez à votre enfant à reconnaître quand un chien souhaite être tranquille. Montrez-lui comment demander la patte au chien, comment le faire asseoir. Fous rires garantis venant de votre rejeton, en plus de renforcer le lien d’attachement. Faites participer votre enfant lorsque vous nourrissez le chien. Ça aidera à établir le rang de votre enfant dans la hiérarchie.
Crédit: Carolane Baribeau
Gardez toujours en tête que votre chien est un animal dont les comportements sont essentiellement guidés par leur instinct. Aussi doux qu’il puisse être, un accident est vite arrivé si on ne prend pas les précautions nécessaires.
Comme je l’ai mentionné plus haut, je ne suis pas une experte. N’oubliez pas que chaque chien est différent et que même si c’est ce qui a fonctionné chez nous, il est possible que ce ne soit pas une formule gagnante pour tous. N’hésitez pas à faire appel à un professionnel, soit en prenant des cours de dressage ou en ayant un comportementaliste qui vienne à la maison pour évaluer votre chien. Ils sont les mieux placés pour vous donner des conseils personnalisés et adaptés au tempérament de votre toutou.
Dernier petit conseil : oubliez toute notion d’intimité… Aller faire pipi toute seule, c’est FI-NI!
Crédit: Carolane Baribeau