Quand ton p’tit est différent, partie 3 : le groupe papillon

Je vous ai déjà parlé de Gabriel. Il a été diagnostiqué avec un phénotype TDAH parce qu’il est encore trop petit pour avoir le « vrai » diagnostique. Toujours est-il qu’après cette annonce, mon amie ne s’est pas retrouvée seule face au verdict. L’Hôpital Rivière des Prairies a été là pour eux, pour les accompagner, pour expliquer, pour rassurer, pour aider, pour écouter, pour observer. Depuis quelques semaines, Gabriel a intégré le groupe papillon.

C’est un groupe composé de 5 enfants entre trois et six ans. Ils participent chaque mardi matin à une thérapie de groupe. Pendant que les intervenants travaillent avec les enfants, les parents sont assis avec 2 psychologues. Ils regardent les interventions derrière une vitre teintée et peuvent commenter, analyser et aborder différents aspects entre eux et avec les professionnels.

Jusqu’à maintenant, ils ont parlé de renforcement positif, des demandes efficaces, de la gradation des interventions et des techniques de respiration. Pour l’instant, les enfants travaillent surtout le développement du langage, une habileté pour laquelle la plupart des enfants TDAH ont un retard.  C’est le cas pour les enfants du groupe dont Gabriel fait partie. À travers le groupe, mon amie apprend beaucoup sur son fils, mais aussi sur elle. De sa façon d’interagir avec ses enfants et aussi de comment s’améliorer.

Elle a appris la semaine dernière que Gabriel est un enfant anxieux, elle pense qu’elle ne serait jamais parvenue à cette conclusion, son petit rayon de soleil qui touche à tout, parle à tout le monde et fonce droit devant, anxieux? Mais oui! C’est ce qui explique parfois son opposition et sa rigidité. La rigidité face au changement fait aussi partie du quotidien de beaucoup de familles ayant un enfant comme Gabriel, qui résiste aux changements et s’oppose. Le changement peut être minime, un verre bleu à la place du rouge, deux bas de différentes couleurs un matin pressé, un livre d’histoire différent, la chaise qui est un peu déplacée, etc. Toutes ces petites choses qui peuvent facilement provoquer une crise.

Cette semaine, ils ont dû faire un autre apprentissage : Gabriel a un trouble oppositionnel! Euh, quoi?

Maman ne s’y attendait pas du tout! Tous les enfants du groupe ont un trouble oppositionnel en plus du TDAH! Bon, on se sent moins seul! Un enfant ayant un TDAH aussi présent en bas âge a 50 % de chance de développer un trouble oppositionnel. Bref, ils s’opposent constamment et font régulièrement des crises. Ce matin, ça tombait bien, en entrant dans le groupe, Gabriel a fait une grosse crise qui doit avoir duré au moins 15 minutes, c’était un mélange d’anxiété (il voulait rester avec maman), de rigidité et d’opposition. La psychologue avait donc un exemple concret pour le « cours » d’intervention.

En sortant du groupe, elle s’est senti tellement plus outillée, soutenue et comprise. Les parents présents se sentent de plus en plus à l’aise dans la discussion et les interactions entre eux sont toujours très positives. C’est aidant parce qu’ils vivent tous la même chose à la maison! Ils peuvent en rire ensemble puisqu’ils se comprennent! Mon amie m’a avoué qu’ils n’avaient pas encore pleuré, mais que ça viendra peut-être! Pour l’instant tout est positif! Elle est tellement heureuse et reconnaissante que ce groupe et ces intervenants soient entrés dans leur vie!

Connaissez-vous un groupe dans lequel vous pouvez vous sentir écouté et accueilli comme celui-ci?