Mon deuxième accouchement n’a rien de spectaculaire. Aux yeux de certains, il peut paraître banal, voire même boring. Je n’ai pas accouché dans une piscine ou dans mon lit à la maison. Je n’ai même pas envisagé d’accoucher sans péridurale ou dans une maison de naissance. Il n’y a pas eu de moments épiques ou de faits cocasses pendant son déroulement, mise à part que mon conjoint a passé proche de le manquer. Il s’agit d’un bel accouchement paisible, sans cris de douleur ou de situations stressantes. Pour moi, c’était un accouchement parfait, comme je le voulais.
Après 41 semaines de grossesse, je commençais à angoisser avec l’accouchement et le fameux jour J. Je n’avais pas envie de me faire déclencher encore une fois, mais d’un autre côté je brûlais d’envie de rencontrer ma fille. On m’a donc déclenchée par un beau dimanche matin pluvieux de janvier. Les infirmières m’attendaient impatiemment. Il faut dire que ce n’était pas le gros rush dans le département cette journée-là. Il y avait une seule autre patiente dans l’unité et son accouchement n’était pas sur le point d’arriver.
Étant donné qu’il s’agissait de mon deuxième accouchement, je savais un peu plus à quoi m’en tenir. Je connaissais mieux mon corps et les différentes étapes de l’accouchement. Je savais ce que je voulais, mais surtout ce que je ne voulais pas. Les deux choses les plus importantes pour mon accouchement c’était, de un, la sécurité de mon bébé (bien sûr), et de deux, minimiser au maximum ma souffrance. Je le sais, je me connais, je gère très mal la douleur. Pour moi, il n’était pas question de ne pas avoir la péridurale.
Le résident de garde est passé me voir pour faire mon examen et me proposer des avenues. J’ai choisi l’option la plus smooth pour le déclenchement, c’est-à-dire un petit comprimé oral de prostaglandines aux trente minutes. Je n’avais pas envie que mes contractions partent en trombe. Les heures passaient, les contractions se faisaient sentir, mais rien de majeur. À midi, j’ai décidé d’aller prendre un bain en espérant que ça aide à faire avancer le travail. J’ai fait confiance à mon corps.
Assise tranquille dans mon bain, les contractions se sont intensifiées. C’était enfin commencé. J’ai demandé à avoir la péridurale à ce moment-là, le temps que je sorte du bain et que je me rende à ma chambre. En sortant du bain, l’anesthésiste arrivait à ma chambre. Tout était réglé au quart de tour. Tout allait parfaitement bien dans le monde de la maternité.
Quand le moment est venu, j’ai reçu ma péridurale. Je me suis vite sentie dans un monde de Calinours, j’étais bien et relax. La douleur avait disparu après quelques minutes, rien à voir avec mon premier accouchement alors que la péridurale n’avait pas fonctionné parfaitement du premier coup. Quand on m’a demandé de noter ma douleur sur une échelle de un à dix, j’ai dit que c’était le bracelet qui prenait ma pression qui me faisait le plus mal lorsqu’il serrait. Ce n’est pas des blagues. C’est donc bien couchée dans mon lit à jaser avec l’infirmière de choses anodines que je devais attendre que mon petit trésor se pointe le bout de la tête, littéralement.
Mon chum trouvait ça tellement plate qu’il est allé prendre une marche. Au même moment où la docteure est venue faire son tour. Les choses allaient tellement bien que ma fille était prête à sortir dans la prochaine minute et je ne l’avais même pas sentie. On a vite envoyé quelqu’un chercher mon conjoint qui prenait sa marche dans l’hôpital pour ne pas qu’il manque le moment ultime. Cinq minutes après son retour, je tenais ma fille dans mes bras.
Je sais que j’ai eu beaucoup de chance et que ce ne sont pas tous les accouchements qui se déroulent aussi bien, mais je dois avouer que j’ai grandement apprécié que les choses se passent ainsi. Il n’était peut-être pas parfait aux yeux de certaines, mais pour moi, il l’était.
Comment s’est passé votre accouchement?