Pour mon conjoint et moi, le souhait d’avoir une grande famille a toujours été bien clair et ça se concrétise tranquillement. Ma fille sera grande sœur dans quelques mois, alors qu’elle aura deux ans et demi.
J’ai hâte plus que tout au monde de lui présenter ce petit être qui grandit dans mon ventre. J’ai hâte parce qu’elle va assurément l’aimer et vouloir s’en occuper avec moi. J’en suis certaine, car elle devient une belle grande fille autonome qui aime aider et fraterniser à la garderie. J’en suis à la moitié de ma grossesse et tout va bien jusqu’ici.
Tout va bien sauf cette petite peur grandissante que ma fille réagisse mal parce qu’elle ne comprendra pas tout ce qui se passe et surtout pourquoi elle ne sera plus le centre de l’attention. Je ne suis pas la première ni la dernière à attendre un second enfant et je vais fort probablement le revivre avec un troisième.
Néanmoins, ça paraît beaucoup plus facile chez le voisin. J’ai peur de ce qu’elle va penser de tout ça. Ça fera deux belles années et demi que notre vie aura presque entièrement été orientée vers elle. Vers son horaire, ses goûts, ses activités préférées, ses « singeries » à table (même quand on est plusieurs, elle est une vraie télévision). Je suis certaine qu’elle aimera le nouveau bébé, je n’en doute pas, j’ai surtout peur qu’elle ne comprenne pas ce qu’il vient faire dans sa vie et surtout qu’elle ait l’impression de perdre sa place.
J’aimerais pouvoir tout lui expliquer comme on parle à un adulte. J’aimerais tant lui dire que mon cœur et assez grand pour aimer plusieurs enfants. Que surtout, je ne l’aimerai jamais moins. C’est certain que les débuts vont être difficiles et qu’elle aura l’impression qu’elle a complètement perdu sa place. J’aimerais qu’elle sache que plus tard, elle va apprécier la richesse d’être entourée de frères et sœurs. J’ai toujours voulu plusieurs enfants parce que c’est un bonheur qui se multiplie, qui ne se divise pas.
J’aimerais qu’elle sache que 30 ans plus tard, son père (qui est enfant unique) aimerait bien partager les grands moments de sa vie avec des frères et sœurs.
Peut-être qu’un jour, sa marraine pourra lui expliquer qu’elle a, elle aussi, dû laisser de l’espace à une petite soeur après quatre ans en solo, mais qu’aujourd’hui, la relation qu’on entretient en vaut vraiment la chandelle. On pourrait lui raconter pendant des semaines nos étés à la ferme, en camping, nos voyages en famille, nos anniversaires célébrés ensemble et j’en passe.
Je ne suis pas patiente, me direz-vous. J’aurais le goût de lui dire tout ça maintenant, même si à deux ans et demi, elle ne comprendrait pas tout. Je ne veux pas lui faire de peine et je veux qu’elle sache que son père et moi allons tout mettre en œuvre pour qu’elle se sente bien dans notre famille qui s’agrandit. Après tout, c’est à sa naissance précisément que je suis devenue une maman et elle occupera toujours une place de premier choix à l’intérieur de moi.
Comment avez-vous vécu l’arrivée de votre deuxième enfant?