Dès le début de ma grossesse, je ne pensais pas allaiter. Combien de fois avais-je vu mes amies se priver d’alcool pendant que leur conjoint faisait la fête? Pas que je sois une grande buveuse, mais c’était une question de principe, t’sais! Je ne voulais pas non plus être la seule à être cernée à la maison parce que je me lèverais à toutes les 2-3-4 heures la nuit pour allaiter bébé.
Une fois ma petite cocotte au monde, je n’ai pas pu résister à ce lien privilégié que j’entretenais avec elle à travers l’allaitement. Comme si nous étions encore connectées l’une à l’autre, liées, interdépendantes. Bien que ma mère n’ait pas insisté pour que j’allaite (contrairement à plusieurs mamans intenses que je ne connaissais même pas tant que ça!), elle était très contente que j’essaie et que je vive, comme elle l’avait vécu, cette relation avec mon bébé.
J’ai été chanceuse : je n’ai pas eu de montée de lait douloureuse, j’ai toujours eu une production abondante et, mis à part quelques pincements de gencives, pas de morsures! Mon objectif de départ était d’atteindre le moment où ma fille allait se nourrir avec des aliments solides. Je n’ai pas été capable d’arrêter. Second objectif : l’intégration du lait de vache. Pas capable, encore. BON! Premier anniversaire… Non plus!
Aujourd’hui, elle a 16 mois et je l’allaite encore plus de trois fois par jour. Je suis encore accro à ces moments privilégiés avec ma fille, à cette relation qui ne nous appartient qu’à nous. Après tout, le temps passe si vite et elle, elle grandit à vue d’œil, alors pourquoi ne pas en profiter! Ce qui est plate, c’est qu’allaiter un bébé de plus d’un an, c’est weird pour la majorité des gens. Même ma mère commence à me trouver intense!
Contrairement aux premiers mois où tu es la mère la plus merveilleuse parce que tu donnes le ~meilleur~ à ton enfant, quand je dis que j’allaite encore, on me demande si j’allaiterai jusqu’à sa maternelle ou si elle viendra découvrir ma poitrine lors d’un après-midi au parc. Je me sens jugée. Comme s’il y avait une norme, une date limite pour allaiter, sans quoi nous sommes vues comme des mères déviantes et acharnées.
Je vais finir par arrêter, mais à notre rythme… Qui, oui, est un peu plus lent que la moyenne. Pis c’est correct comme ça!
Vous êtes-vous laissé prendre à triper allaitement? Avez-vous déjà ressenti du jugement de la part des autres face à vos choix en lien avec l’allaitement?