Plus jeune, Mrs. Doubtfire était un de mes films préférés. Je trouvais quelque chose de positif (et un peu creepy-cute…) dans tout l’effort que mettait le personnage de Daniel Hillard (interprété par Robin Williams) pour passer le plus de temps possible avec ses enfants, malgré le fait qu’il ait perdu leur garde à la suite de son divorce avec Miranda. Bien loin de moi l’idée que ce film était un peu comme une prémonition…inversée. En effet, je n’aurais jamais pensé me retrouver avec un père qui dit vouloir être avec ses enfants, mais qui ne fait rien en conséquence. Un père qui maintient une façade pour les autres, leur montrant des photos de sa progéniture comme des petits trophées de la vie, mais qui oublie que les petits trophées en question ne sont pas faits en bronze, mais bien en chair et en os, qu’ils ont besoin de temps, d’amour et de présence.
 
Après m’être épuisée pendant des années à faire comprendre cela au père de mes enfants, sans succès, la déception m’a fait l’effet d’une douche froide suivie d’une gifle bien raide. C’est d’autant plus frustrant lorsque l’on fait tout pour faciliter la vie de l’autre parent pour qu’il passe le maximum de temps avec ses enfants sans avoir de résultat positif. Nos chemins commencent à se séparer : notre relation ne tient plus qu’au fardeau des quelques heures par semaine passées chez moi en compagnie de nos enfants qu’il semble s’imposer sans trop d’envie. J’ai longtemps eu l’espoir qu’une étincelle paternelle se réveille en lui, comme chez Daniel Hillard, mais cet espoir commence à s’étouffer dans l’amertume. Je ne comprends tout simplement pas comment quelqu’un peut dire aimer ses enfants, mais ne pas assumer les responsabilités qui viennent nécessairement avec eux et les laisser toutes entières à l’autre parent comme si cela allait de soi. Ce n’est pas être un père ça, c’est être un géniteur. #MyTwoCents
 
Malheureusement, même si on fait des enfants à deux, cela arrive que, dans les faits, on les fasse seule et on ne peut pas le savoir avant d’être mise devant le fait accompli. C’est une des leçons que m’a apprise mon avocat récemment :

On ne peut obliger personne à être parent.
 
Cela dit, on ne peut pas empêcher non plus quelqu’un qui veut assumer ses responsabilités. 
Ce qui fait que je me trouve à gérer la (non) présence d’un géniteur qui ne sait pas comment être un père et qui dit vouloir assumer ses responsabilités sans le faire maintenant, mais qui risque un jour de les assumer pour de vrai…ou pas. L’incertitude, rien que de l’agréable, han!
Tu n’es pas le père que j’aurais voulu pour mes enfants

Crédit : pixabay

Mon remède : chanter à répétition « Let it go » en attendant que l’idée prenne profondément racine en moi et profiter du temps avec mes merveilleuses petites créatures dont je suis malgré moi la mère et le père parce que j’assume, pour le meilleur et pour le pire, toute la beauté de leur existence. Oh, et si jamais je prends une femme de ménage, je vais lui scruter le visage avec beaucoup d’attention, vous pouvez en être sûrs!
 
Comment gérez-vous la « non-présence » du deuxième parent?