Petite leçon d’économie familiale et d’économie tout court pour Philippe Couillard
Félix Cauchy-Charest J’ai fait mes impôts. Comme vous j’imagine, sinon vite vite! Vous avez jusqu’au samedi 30 avril pour le faire! Ce qui est chouette (#NOT) avec les impôts cette année, c’est le montant indiqué à la ligne 434 du rapport. Qu’est-ce que la ligne 434? C’est le montant qui correspond à la contribution additionnelle pour les services de garde subventionnés. C’est une taxe sur les familles.
Je ne me lancerai pas dans une grande analyse de politiques comparées de par le monde ici, je vais me contenter de dire ceci : normalement, on taxe une chose que l’on juge répréhensible pour en compenser les effets néfastes (taxe carbone, taxe sur le tabac, taxe sur l’alcool, etc.). Quel message nous lance-t-on alors avec cette taxe sur les familles?
Qu’avez-vous sacrifié?
Là on va s’entendre. On n’est pas pris pour rebâtir nos vies comme les milliers de réfugiés syriens qui fuient la guerre, laissant derrière eux tout ce qu’ils ont. Nous ne sommes pas à plaindre. Nous avons une sécurité matérielle, nous ne manquons de rien. Nous sommes même plutôt responsables. Nous avons une hypothèque à la hauteur de nos moyens, nous n’abusons pas en termes de consommation et nous n’avons qu’une seule auto ce qui, dans notre quartier de banlieue, nous fait passer pour des extraterrestres.
On n’a peut-être qu’une seule voiture mais on a des vélos! – Crédit: Giphy
Ce qui saute, c’est le petit lousse. Le budget resto, le budget vacances, le budget « rénos le fun » (pas réparer un énième dégât d’eau là! », les livres, les disques, les spectacles, etc. Ça fesse un coup sur la volonté d’acheter local et bio aussi, c’est certain. Ce sont des choix plus coûteux que nous ne pouvons plus toujours nous permettre.
Le lien avec l’économie?
Je n’ai pas de doctorat en économie, je n’ai que mon cours de base glané grâce à mes études en science politique. Par contre, il n’est pas nécessaire d’avoir une équipe d’économistes chevronnés à son service pour comprendre que l’argent que les familles québécoises n’ont plus en raison de la hausse, elles ne le réinjecteront pas dans les commerces.
Dans notre cas, les vacances, nous les passons au Québec. Souvent à Charlevoix, dans le Bas-St-Laurent ou encore en Gaspésie, trois régions qui comptent énormément sur le tourisme pour stimuler leur économie. Cette année, ces régions ne devront pas compter sur nous. Grâce au gouvernement libéral, les commerçants de ces régions subiront une perte de revenu. Et comme je suis certain que nous ne sommes pas seuls, ça risque de faire mal.
Pour un gouvernement qui faisait de l’économie et de la création d’emplois sa priorité, ce n’est pas un super bon move non? Philippe Couillard devrait lire un peu John Maynard Keynes pour comprendre l’effet multiplicateur. Il verrait alors que les dépenses publiques sont en fait des investissements et qu’en coupant dans les services de garde et en surtaxant les parents, il empêche les familles de relancer l’économie québécoise par leurs dépenses.