Avant d’être mère, je m’étais juré de ne jamais perdre mon sang-froid et finir par crier sur mes enfants. Je ne concevais pas qu’on puisse être intolérant et impatient avec eux.
J’étais totalement inconsciente : personne n’avait encore testé mes limites comme nos enfants savent si bien le faire.
Donc, comme ils passent tous (ou presque) par-là, Félix a eu deux ans et il est entré dans une période intensive d’affirmation de soi et de quête d’autonomie qui s’échelonne sur plusieurs mois. Nous sommes en plein dedans. Ma réserve de patience commençe à se vider au fil des jours.
J’ai commencé à lui répéter plusieurs fois de s’habiller, de venir s’asseoir dans l’auto ou de fermer le frigo. Puis, j’ai répété 10 fois, 20 fois, 30 fois de s’assoir dans son banc d’auto. Chaque jour. Alors, c’est arrivé dans le stationnement du Jean Coutu. En le prenant et en l’assoyant de force dans son banc parce qu’il ne m’écoutait pas, j’ai échappé quelque chose qui ressemblait à : « Félix, j’en ai plein mon truck! » avec une couple de décibels de plus qu’à l’habitude. Il me semble que je me serais mise à crier et à piétiner comme une fillette.
J’ai senti qu’une dame me regardait en se disant surement que je n’avais donc pas de patience pour crier sur mon fils de la sorte.
Je suis fatiguée de répéter dans le vide et qu’il se tortille en hurlant quand la conséquence arrive. Ensuite, je me sens extrêmement mal. Tellement que ça se transforme parfois en petites crises d’angoisse. Un gros nœud dans l’estomac qui altère ma respiration. Allô culpabilité de parents! Je sais, nous sommes des êtres humains et perdre son sang-froid, ben ça arrive à tout le monde. N’empêche que je ne veux PAS que ça m’arrive.
Toutefois, j’ai remarqué que certains facteurs influencent ma tolérance. Je peux prévoir le coup et éviter beaucoup de prises de bec avec mon fils. D’abord, quand je suis fatiguée, je deviens très impatiente. Le fait d’en avoir conscience me permet de m’armer de plus de patience pour la journée et de laisser passer des choses pour lesquelles je serais plus stricte normalement. Le même scénario s’applique quand j’ai faim et quand je suis d’humeur irritable (merci hormones féminines).
Depuis que je repère ces facteurs, il m’arrive plus rarement de l’échapper et tout le monde en bénéficie.
Comment gérez-vous vos émotions quand vos enfants ne coopèrent pas avec vous?