Statistiquement parlant, la famille n’est plus réduite au modèle d’un père, d’une mère et leurs enfants biologiques vivants tous sous le même toit avec le père au travail et la mère au foyer. Aujourd’hui, il y a de plus en plus de familles reconstituées, de divorces, de mères célibataires, de couples interraciaux, de couples gays et lesbiens qui élèvent des enfants.
Arrivent dans ces statistiques papa et dada, qui ne sont les portes-étendard d’aucune cause, juste deux gars qui se donnent de la tendresse virile, aiment regarder des émissions de décoration et ont du style. Oui, mais deux gars ben ordinaires tout de même, qui s’aimaient assez pour décider d’adopter un enfant. Malgré tout, notre famille ne fit pas dans le cadre habituel et les gens se demandent souvent : « Mais qui fait la mère? ».
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Oh boy… S’il y a une question épineuse, c’est bien celle-ci. Bon, juste pour vous, mais gardez ça pour vous, je répondrai et sachez que c’est MON avis, donc nullement celui d’un expert ou fondé sur une quelconque étude.
Il y a deux volets dans ma réponse :
1 – La réponse politically correct : dans une maison où il y a exclusivement deux papas, nous faisons tout ce que nous pouvons, comme toutes les autres familles, à la différence que nous le faisons avec des remarques sardoniques et avec de beaux vêtements. J’veux dire en fait que nous nous alternons un peu tour à tour les rôles normalement attribués aux parents : on console pis on chicane pis on cajole pis on amène au parc pis on chante une comptine. Y’en a pas un de nous deux qui porte la jaquette à dentelles alors que l’autre fume sa pipe devant son journal. Nous restons deux hommes tout de même. Mais, let’s get real, il y a des choses que les mamans font que nous ne pourrons jamais faire, comme donner naissance, allaiter ou pleurer en écoutant Marina Orsini qui parle de concilier maternité et travail avec des témoignages émouvants.
Oui je veux savoir comment faire un kombucha maison! Je n’en peux plus, ma vie est un désastre sans ça!
Crédit: Marina Orsini/Facebook
2 – La deuxième réponse maintenant, un peu ma vraie de vraie réponse : dans un couple de papas only, c’est un peu inévitable qu’un des deux prenne le rôle de la maman. Par ici, je n’entends pas les attributs assommants qu’on colle typiquement à la peau d’une maman, comme douceur, dévouement, tendresse, émotion. Non, j’entends ici cette soudaine pulsion à se surpasser parce que tu as un petit être vulnérable dans les bras. J’entends ici le brusque sentiment de protection, féroce puis sauvage envers tout ce qui pourrait faire du mal à ton p’tit. J’entends ici ce lien cliché et invisible, mais ô combien réel, qui fait que tu deviens un « Band-Aid » humain pour n’importe quel petit bobo ou pleur qui viendra au cours de la vie de ce bébé. Et effectivement, lorsque mon p’tit braille et se jette dans mes bras pour se calmer un peu plus vite qu’avec n’importe qui d’autre, j’ai l’impression d’être un peu plus que son père. Je suis son viril maman, son Dada juste à lui.
Parce que lorsque vous avez passé vos journées seul avec blondie baby collé sur votre peau, à le flatter pour l’aider à s’endormir, changer sa couche puis son pyjama quinze fois parce que mon dieu qu’il bave; à jouer, consoler et donner une bouteille de lait tout en chantant I Dreamed a Dream de Les Misérables, ben les feelings qu’une maman ressent arrivent bien rapidement et vous aussi, du coup, vous vous retrouvez à pleurer en silence devant une émission de Marina Orsini.
Une belle représentation de ma crying face.
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Et pour vous? Avez-vous également pleuré devant Marina?