Les bienfaits de l’allaitement sont nombreux et vous les connaissez déjà sûrement par cœur. Mais allaiter pour perdre du poids peut-il vraiment en faire partie? Et pourquoi pas…
Est-ce sain? Pas toujours (vous comprendrez mon propos plus bas).
Une femme qui allaite dépense entre 500 à 1 000 calories par jour simplement en donnant le sein à son bébé (c’est aproximatif bien sûr). N’EST-CE PAS MERVEILLEUX? Notre lait maternel (3 ou 4 %) est constitué exclusivement de notre gras à nous. (Miam deux pelletées de bon gras de fesses dans chaque tétée!) Il faut simplement manger à sa faim et veiller à ne pas perdre de poids trop rapidement pour rester en forme. Lorsque j’allaite, j’ai facilement 10 à 15 livres de moins que d’ordinaire. (Je vous vois venir : je compte trop, n’est-ce pas?)
Certaines voudront peut-être me lancer des tomates parce que j’ose dire que je préfère ma silhouette lorsque je suis plus svelte.
Je l’avoue, j’ai toujours eu une préoccupation pour mon poids. C’est comme ça. (Par ici les tomates.) Depuis que j’allaite, mes amies s’inquiètent avec ma perte de poids. Elles ont peut-être un peu raison… Je suis retombée dans une légère obsession pendant que j’étais enceinte, il y a 3 ans. Je n’ai pas aimé me faire peser dans un cabinet de médecin, et ce, chaque visite. Mais pas aimé du tout. Qui plus est, je déteste les surprises et donc, pas question qu’une inconnue m’apprenne mon poids. J’ai décidé de me peser moi-même systématiquement avant chaque rendez-vous. De semaine en semaine, je me suis pesée à l’occasion, puis deux fois par semaine, puis tous les jours, puis tous les soirs, puis matins et soirs… Ça faisait longtemps que mon poids n’avait pas été aussi omniprésent dans mes journées – c’était un peu épuisant. Combien pèse un muffin mangé, combien pèse un pipi du matin…
Le même manège a repris en sens inverse après l’accouchement. C’est le fait d’allaiter qui m’a permis de retrouver ma taille très rapidement. Et puis peu à peu, quand la balance m’a indiqué le retour à « mon sous-poids d’allaitement » je l’ai délaissée au profit du miroir, qui me renvoie ENFIN l’image dont j’ai toujours rêvé et que j’obtiens maintenant sans aucun effort. Et comme j’ai enchaîné deux bébés sans arrêter d’allaiter, nous voici près de 3 ans plus tard. Je garde mon « sous-poids » d’allaitement. Avec délectation.
La semaine passée, j’ai une copine maman qui m’a confié avoir beaucoup de difficulté à s’alimenter normalement depuis qu’elle a sevré son bébé. Elle réalise après-coup à quel point l’allaitement la maintenait à son « sous-poids » idéal. Maintenant qu’elle a gagné 10 livres, ses vieux démons de l’adolescence sont revenus la hanter. Le cycle infernal du trouble alimentaire s’est remis en branle, comme ça, après des années de dormance. Elle a décidé de consulter en clinique spécialisée dans les troubles alimentaires. J’admire sa prise de conscience.
Elle a démarré un blogue pour s’aider dans sa démarche. Ça s’appelle 30 grammes. Parce qu’elle calcule tous ses grammes… parce qu’elle a 30 ans… Elle se trouve « vieille » pour souffrir de troubles alimentaires (et pourtant l’âge moyen des victimes de troubles alimentaires est justement ça, 30 ans!) C’est fou tout ce qu’elle apprend, tout ce qu’elle transmet. Ma copine écrit ses textes (très joliment tournés, d’ailleurs) et elle fait ses propres photographies (qui sont tout simplement splendides). Allez juger par vous-même! www.30grammes.com
Je me dis que ses billets (et ses ressources) pourront sûrement en aider quelques-unes d’entre nous. Et puis, les troubles alimentaires, ça ne démarre pas qu’à l’adolescence… Plusieurs facteurs (dont les grossesses) peuvent servir de déclencheurs, malheureusement.
Est-ce que le maintien de mon poids fait partie de ma décision d’allaiter? Oui. Est-ce tabou? Sûrement. Est-ce que je redoute le moment où ma fille voudra cesser de téter? Oui, un peu. Suis-je la seule? Je ne sais pas…