Il n’y a pas si longtemps, mon conjoint et moi entreprenions le laborieux processus de procréation assistée. Après avoir eu un diagnostic d’infertilité, la fécondation in vitro s’avérait être notre unique et ultime chance de devenir des parents biologiques.
À l’époque, nous ne savions pas encore que les choses se dérouleraient aussi bien pour nous et, qu’à peine deux ans et demi plus tard, nous aurions deux petits trésors en pleine forme dans nos vies. Nous avons été bénis, j’en suis consciente et tellement reconnaissante.
Lorsque nous avons commencé le processus, j’avais plusieurs appréhensions, mais surtout des peurs. J’avais beau en parler et lire sur le sujet, il fallait que je vive l’aventure pour avoir des réponses à mes questions et pour apaiser mes inquiétudes. Nous avons donc réalisé toutes les étapes, un jour à la fois, une procédure à la fois, en essayant de ne pas nous faire trop d’espoirs.
C’est finalement par un beau samedi matin de novembre que la clinique de fertilité nous a contactés pour nous dire qu’un bel embryon avec plein de cellules nous attendait. Cet embryon en question s’était développé dans un petit plat de pétri. Il était bien en vie et surtout bien réel. Il n’y en avait qu’un seul, un précieux. Tous les autres n’avaient pas réussi à franchir cette première étape décisive. Cet embryon était donc notre seul espoir pour réaliser notre vœu le plus cher.
Avec du recul, je pense à la généticienne qui a permis ce petit miracle. Je pense à celle qui a fait les manipulations dans son laboratoire avec son microscope pour nous permettre de vivre la plus belle expérience d’une vie. Cette personne-là a le droit d’avoir un gros égo. Elle, et le petit plat de pétri, ont permis à mon bébé de se développer, de vivre.
La vie a fait son chemin, la science a fait son travail, et j’ai réussi à tomber enceinte et à mener à terme cette belle grossesse.
La deuxième fois que nous sommes retournés faire des essais in vitro et que je suis rentrée dans la salle d’opération avec du fentanyl dans le sang, j’ai rencontré la fameuse généticienne. Avec tout le bon sens qu’on peut avoir lorsqu’on est drogué aux opiacés, je lui ai fait une belle déclaration d’amour. Je lui ai dit que je lui devais mon bonheur puisque, grâce à elle, un petit ange était en vie, ma petite fille.
Elle a refait son miracle. Elle a permis à ma deuxième fille d’exister et de combler ses parents de joie.
Quand on dit que la vie est bien faite, malgré tout!
Avez-vous déjà eu l’impression que votre bonheur existait grâce à quelqu’un d’autre?