Je craignais ce moment dans leur vie qui les ferait passer de petits à grands, de dépendants à autonomes. Je pensais m’ennuyer à mort de les bercer, de les prendre dans mes bras, de les endormir et d’être le centre de leur univers, en fait, d’être leur univers tout entier. Nous passons tellement de temps à les avoir dans les bras que j’avais peur de me retrouver les mains vides.
Puis c’est arrivé lentement. Les bisous se sont espacés et les câlins aussi. Il est devenu solide et affirme son indépendance. Maintenant, il revendique même des choses. Il est un mini-adulte, un préado pour faire moins cute et il a ses opinions mon fils, de très très fortes opinions! Je le regarde concevoir sa propre vision de la vie, à travers un peu de mes yeux quand même (la pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, hein?) avec sa touche personnelle. Je suis fascinée par l’ébauche de l’adulte qu’il deviendra. Il est clairement une partie de moi tout en étant un être unique à part entière. C’est à la fois surprenant et gratifiant de le réaliser.
Les câlins de jeunes enfants ont fait place à un autre type d’affection. Des accolades volées ici et là, des bisous plus rares, mais tellement appréciés, autant de moi que de lui. Peut-être moins nombreux, et surtout moins humides que ceux de bébé, il n’en demeure pas moins que je les aime tout autant. Ça devient un moment privilégié.
Ce que je préfère, c’est la complicité qui se bâtit. Cette façon que nous avons de nous regarder le sourire espiègle, sans un mot, en se comprenant parfaitement. Toutes les blagues échangées, les taquineries et les fous rires qui me font découvrir en lui un sens de l’humour que je ne soupçonnais pas. Puis, il y a les moments magiques pendant lesquels je passe ma main dans ses cheveux alors que nous sommes juste collés côte à côte et que je vois dans ses yeux le même plaisir et le même indéfectible amour que j’y lis depuis 11 ans. Cet amour n’aura jamais d’âge.
J’adore tout autant les conversations que nous avons sur des sujets d’actualité, ses questions, sa vivacité et sa curiosité. Je peux échanger avec lui aujourd’hui sur un million de choses. Je peux lui ouvrir les portes du monde et lui permettre de développer son sens critique et d’aiguiser son jugement. Je n’imaginais pas le pur plaisir que tout cela me procurerait. J’ai alors appris qu’être un parent, c’est être un guide dans cette existence pas toujours facile en leur donnant les meilleurs outils pour y évoluer.
Finalement, il a bel et bien grandi mon fils, mais je ne meurs pas d’ennui de le bercer, loin de là. Je meurs plutôt d’envie de le voir grandir encore et de m’émouvoir d’être la mère d’un « presque homme » aussi magnifique et espiègle. Je comprends maintenant que peu importe leur âge, ils auront toujours besoin de nous et que nous, nous serons toujours là, comme seul un parent peut l’être.
Vos enfants devenus grands, aimez-vous les voir grandir encore et encore?