8 mars 2016 – Comme tous les matins, je me lève, déjeune, amène le petit à la garderie et vais m’installer dans un café pour clancher mes derniers contrats avant d’accoucher. Je suis à 36 semaines. La seule chose qui diffère des autres jours? La série de contractions qui commence à me tirailler intensément le ventre. Toutes les huit minutes. Puis toutes les six minutes. Je retourne chez nous, me couche sur le côté gauche, prends un bain. Je suis rendue à avoir des contractions toutes les cinq minutes et ça fait mal. J’appelle mon chum qui vient me chercher en vitesse et ma mère pour qu’elle nous rejoigne à l’hôpital afin de s’occuper de l’héritier numéro 1.
Dans l’auto, c’est semi-excitant, semi-effrayant. 36 semaines, c’est beaucoup trop tôt à mon goût. En plus, mon médecin est en voyage en Jamaïque et ne revient que dans quelques jours. Bref, alors que je souhaiterais que tout le travail s’arrête, c’est plutôt la constance des contractions qui me rappelle que bébé s’en vient très probablement ce soir, que je le veuille ou non.
J’arrive à l’hôpital et on m’examine. Je suis ouverte à deux centimètres, mais mon col est encore haut. On m’envoie marcher deux heures pour voir l’impact que ça pourrait avoir sur le travail. À mon retour, certaine d’être admise pour de bon, c’est avec stupeur que j’apprends que rien n’a bougé malgré les contractions et que finalement, on me renvoie chez nous. Il paraît que je suis dans ce qu’on appelle une période de latence. Eh ben!
Les infirmières me disent qu’on devrait se revoir d’ici quelques jours et de profiter du peu de temps devant moi pour me reposer.
Elles avaient raison. Nous nous sommes revues assez rapidement, moins d’une semaine plus tard en fait. Elles avaient cependant tort sur un point : je ne me suis pas reposée. Parce qu’avec des contractions toutes les quatre minutes, jour et nuit, c’est pas vraiment possible. Pourtant, mon col est toujours ouvert à deux centimètres et, deux heures de marche et un bain plus tard, on me renvoie encore chez nous.
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Un peu pas mal à boutte de m’être déplacée à nouveau pour rien, je demande à quoi je dois me fier pour venir à l’hôpital à l’avenir. J’ai des contractions constantes et plutôt (très) douloureuses toutes les qautre minutes, sans arrêt. C’est quoi le next step? Sentir sa tête dépasser? Les infirmières (et mon médecin qui est enfin de retour) me disent de revenir quand ça fera vraiment plus mal. Ce que j’ai fait une troisième fois, toujours pour rien. Deux heures de marche (le CHUL n’a plus de secrets pour moi!) et un bain tourbillon plus tard, je suis de nouveau dans mon auto en direction de chez nous. Avec des contractions toutes les trois minutes. J’en suis à 38 semaines et des poussières et j’ai plus de fun pentoute.
C’est finalement le matin du 29 mars, exactement trois semaines après le début de cette vague de contractions, que je me lève en saignant assez pour me convaincre que cette fois-ci, c’est la bonne. Et même si je contracte toutes les deux minutes (oui, j’en étais rendue là) c’est un peu blasée que je me rends à l’hôpital.
Cette journée-là, j’ai enfin fait la deuxième plus belle rencontre de ma vie, après trois fucking semaines de latence. Trois semaines pendant lesquelles ÇA N’A JAMAIS ARRÊTÉ. Si je pensais que mes dix heures de travail à mon premier accouchement avaient été intenses, je n’avais juste aucune idée de ce qui m’attendait pour celui-ci. Heureusement, ma poulette s’est dit qu’elle m’avait assez fait attendre et a clanché les dernières étapes en moins de trois heures. Comme quoi, même elle en avait sa claque de cette latence interminable!
Avez-vous vécu une période de latence? Combien de temps a-t-elle durée?