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Fonder une nouvelle famille loin de la sienne
Crédit: Unsplash/Pixabay

Si vous m’aviez demandé, il y a quelques années, comment je m’imaginais dans 10 ans, je vous aurais répondu sans hésiter : avoir fondé une famille, quand je serai prête. Pour le reste, je ne sais pas, nous verrons bien où la vie me mènera. 

Avec du recul, et maintenant que je me prépare à être maman dans quelques mois, j’ai eu le temps de me projeter un peu plus dans ce rôle de mère de famille. Et il y a un hic. Je réalise aujourd’hui que l’image de la famille telle que je la conçois et la façon dont je m’imagine élever mes enfants sont basées sur mes souvenirs, mon vécu et l’éducation que j’ai reçue. 

Mais voilà, je suis ici, à Montréal. Toute ma famille est en France. Mes parents, mon frère, mes grands-parents, mes tantes, mes oncles, mes cousines et cousins. Sans oublier tous mes amis d’enfance.

J’ai eu la chance de grandir dans une famille soudée, où partager des moments ensemble est synonyme de complicité. J’ai grandi entourée de ce joyeux univers, et j’ai partagé avec ma famille les bons moments comme les plus difficiles. Chez nous, nous nous serrons les coudes dans la tristesse et dans la maladie. Je le savais déjà, mais, étant loin aujourd’hui, je réalise encore plus à quel point c’est inestimable!

 

Que vais-je offrir à ma famille ici? Toutes ces valeurs qu’on m’a transmises et qui me sont chères : comment vais-je les transmettre à mon tour à mon enfant?

Évidemment, j’ai ma belle-famille ici que j’apprécie beaucoup. Je me sens chanceuse de les avoir à mes côtés. J’assume mon choix de vivre ici, ma vie est installée à Montréal maintenant. Et peut-être que dans 10 ans, je serai ailleurs, qui sait? Mais je ressens tout de même ce vide immense. Je ne peux m’empêcher de penser qu’en étant ici, je prive ma famille française de vivre tout ça avec moi, avec nous. J’ai le sentiment de leur enlever le droit de connaître mon enfant et de passer du temps avec lui. 

Je vais donc construire ici ma « nouvelle » famille et je sais que je vais faire de mon mieux pour lui offrir le foyer le plus chaleureux possible. J’espère sincèrement être capable de leur transmettre les valeurs familiales que j’ai reçues et qui m’accompagnent encore aujourd’hui, mais aussi de garder un lien fort avec ma famille française pour qu’elle partage tous ces beaux moments avec nous. J’imagine que tout ça va se placer au fur et à mesure, mais je suis forcée d’admettre que cela ne ressemblera pas à ce que j’ai vécu. Est-ce que ça va être moins bien? Je ne sais pas. Ce qui est certain, c’est que ça va être différent.

Il paraît que la grossesse, ça brasse beaucoup les émotions. À l’heure où j’écris ces lignes, je ne peux m’empêcher de pleurer. Mais heureusement, mon chum est là pour me serrer dans ses bras et me dire que c’est ben correct de faire sortir le méchant!

Est-ce que certains d’entre vous ont vécu cette distance avec leur famille? Comment l’avez-vous gérée?

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