Une (fausse) aventure de vacances

« Numéro 3 », cette adorable chose de 11 mois, cumule présentement deux phases épuisantes stimulantes de son développement. Celle du déplacement supersonique à quatre pattes, aussi appelée l’étape du « Elle a dû manger son poids en poussière », et celle de l’angoisse de la séparation, ou le « Tu m’appartiens ». Alors mon temps libre, je le passe à… ne plus avoir de temps libre.

Je suis habituellement une maman « bouffeuse » de livres. Pour ma santé mentale, j’ai besoin de ces moments où mon cerveau va voir ailleurs, où mon imagination s’évade et galope vers la vie de quelqu’un qui ne doit pas jongler entre l’hilarité et la honte quand sa fille lui hurle dans des toilettes publiques bondées qu’elle « EST EN TRAIN DE FAIRE DES SAUCISSES DE CACA ». Vous me suivez?

J’étais donc au summum du bonheur quand nous sommes partis en vacances à 5 heures de route de la maison. Ô Joie! Ô Allégresse! Je pourrais enfin lire autre chose que le derrière d’une bouteille de shampoing sur le « bol » en me faisant faire des « prouts » de cuisses par un bébé.

Eh bien non. Nenon. Prenez des notes : des enfants sur un high de lait de soya aux fraises, ça ne dort pas en voiture.

Ce qui s’est passé ensuite a-t-il été causé par une carence d’aventures littéraires? Par le décalage horaire? Je ne sais pas. Ce que je sais par contre, c’est que lors de cette courte escapade de quatre jours, j’ai développé une relation adultère.

J’étais honteuse. C’est l’homme lui-même qui nous a présentés, le matin de la fête des Mères. Au début, il n’y avait même pas d’attirance entre elle et moi. Une couverture uniformément grise, l’absence de la sensualité de mes doigts sur des pages à tourner…

Et puis, tout a déboulé. Pendant ces quelques jours, nous nous sommes régulièrement retrouvés en cachette à la salle de bain. Nous avons passé de longues soirées à regarder le soleil se coucher sur la baie. Je pouvais presque l’entendre me chuchoter toutes sortes de douceurs à l’oreille. De mots en paragraphes, ma liseuse et moi, c’est devenu sérieux.

Quand je me suis fait prendre sur le fait, au lit, j’ai tout avoué à l’homme. J’espère qu’il me pardonnera.

Mon premier « amour » de vacances a été « Les Maisons », de Fanny Britt. Et vous?