Les parents qui ont des filles semblent porter seuls le fardeau de l’éducation sexuelle. Pourquoi s’éreinter à dire aux filles d’être vigilantes, mais penser que les gars s’éduqueront seuls? Parents de garçons, c’est notre tour!

Une amie et moi étions au parc avec nos gamins qui courraient derrière une petite fille riant aux éclats. Les enfants s’amusaient tellement que nous pouvions avoir une vraie conversation sur l’actualité. Au sujet de l’agression sexuelle commise par Brock Turner à Standford, elle dit : « Je suis tellement soulagée d’avoir un gars plutôt qu’une fille pour ne pas avoir à m’inquiéter de ça. »
#WaitWhat?

On passe beaucoup de temps à éduquer les filles à être des « demoiselles ». Se croiser les jambes. Ne pas se dénuder. Faire attention. Ne pas rentrer tard ou non accompagnées. En les restreignant, on pense les protéger. Or, le gros de la job revient à nous, parents de garçons. C’est à nous d’exiger d’eux des comportements qui les éloignent de ceux qui commettent des agressions sexuelles. 


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Ce qu’on appelle la culture du viol commence jeune. Quand on dit à une petite fille de la garderie que si le petit ami l’a mordue, c’est qu’il a un kick dessus. Quand on insiste pour qu'un enfant embrasse des gens à qui il ne veut pas donner des bisous. Quand un ami pousse une fillette à répétition et qu’on dit boys will be boys.

Par ceci, nous montrons aux enfants que leur corps ne leur appartient pas, que d’autres personnes, notamment en situation de force ou d’autorité, peuvent imposer leur volonté sur leur petit corps. 


Pas facile d'apprendre les limites des autres!    
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Faut pas attendre qu’ils soient ados pour leur apprendre le respect. Les garçons doivent apprendre que les corps des autres, notamment ceux des filles, appartiennent à des êtres humains. Qu’elles sont leurs égales. Ça ne va pas de soi, dans notre monde, de comprendre que la virginité d’une femme n’est pas un prix. Qu’on ne « score » pas quand on baise. Que peu importe comment une fille s’habille, ce n’est pas une invitation à faire ce qu'on en veut. 

Mon fils a 3 ans. Je ne lui expliquerai pas immédiatement ce qu’est un viol. Mais il y a des moyens de l’éduquer au consentement. 


Apprendre dans le respect et la douceur.    
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À la maison, nous jouons souvent aux chatouilles. Dès que quelqu’un veut arrêter, nous ARRÊTONS. Je dis : c’est mon corps, alors c’est moi qui décide! Quand c’est son tour et que je ne suis pas certaine, entre ses éclats de rire, s'il voudrait que je continue, j’arrête. Parce que c’est son corps, c’est lui qui décide. Bien souvent, il crie « chatouille encore! ». Alors là seulement, nous continuons.

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Au parc, la fillette ne voulait plus être chassée. Elle ne leur a pas dit, elle a juste arrêté de rire. J’ai fait remarquer ce changement à mon fils et l’ai envoyé lui demander si elle voulait encore jouer. Elle a sorti un petit non, à peine audible.

C’est comme ça, fiston. Faut pas insister, c’est son corps, c’est elle qui décide.
Il lui a dit : C'est ok.

Éduquez-vous vos garçons au consentement?