Je lisais aujourd’hui cet article de Vox qu’une amie m’a envoyé et j’ai enfin mis des mots sur ce que je ressens depuis plusieurs mois. Ce constat que, passé un certain âge, entretenir son cercle social et se faire de nouveaux amis devient de plus en plus difficile.
Jusqu’à la vingtaine, entretenir un cercle d’amis était assez simple. Le lot de rencontres et la spontanéité des échanges faisaient que ma vie était bien occupée. Mon cercle d’amis a beaucoup évolué, comme tout le monde, j’imagine. À mes amis d’enfance se sont ajoutés mes amis d’étude, des collègues de travail, et puis des amis d’amis qu’on croise dans les partys.
Qu’est-ce qui fait que ce cercle évolue? Parfois, c’est dû à nos choix de parcours : changement de ville pour étudier, changement de travail, changement de pays, rupture, grossesse. Un peu comme une roue incessante qui ne cesse de distribuer les cartes à chaque événement de la vie.
J’ai beau savoir que cette roue va continuer de tourner et influencer mes amitiés toute ma vie, je ne m’y fais toujours pas. Je suis aussi consciente que je ne suis pas toujours la meilleure pour donner des nouvelles, mais j’apprécie profondément mes amitiés de longue date qui perdurent malgré l’éloignement ou nos choix de vie différents. Je trouve ça dur de voir mon cercle social se fissurer à chaque nouvel événement. Des amis qui ne se manifestent plus après un déménagement, des collègues qui ne répondent plus quelques mois après votre départ, des amis qui prennent le bord de votre ex quand vous vous séparez, ou tout simplement, des relations qui n’évoluent pas et qui cessent toutes seules…
Bien sûr, à chaque nouvelle étape, il y a aussi de belles rencontres et des nouvelles amitiés qui se forment, parfois sans que je m’y attende. Mais plus je vieillis, et plus je trouve ça difficile de nouer des liens avec de nouvelles personnes. Tout semble moins spontané. Pourtant une amitié, ça naît de la volonté commune de deux personnes de s’investir dans une nouvelle relation, ça devrait être naturel, non? Et c’est bien là le hic.
Est-ce la peur qui nous paralyse? Je l’admets, je ne veux plus être blessée, je ne veux plus être celle qui aime à sens unique, je ne veux plus être celle qu’on n’appelle plus soudainement sans raison. Plus j’encaisse les coups et plus je trouve ça difficile de rester ouverte pour laisser ces nouvelles amitiés arriver dans ma vie, j’ai trop peur de me prendre encore un revers.
Avec la grossesse, tous ces questionnements sont revenus. Encore un nouvel événement qui crée du remous dans ma vie. Pour le meilleur sur beaucoup de points, mais qui change encore une fois mon cercle social. J’ai le sentiment que d’être enceinte m’enlève de la liste des personnes qu’on appelle à l’improviste pour aller souper ou prendre un verre, par exemple. Pourtant j’ai toujours autant de fun à partager ces moments-là! Je me rends aussi compte qu’avoir des parents dans mon entourage et partager avec eux ma nouvelle réalité crée de nouvelles affinités.
Je traverse donc cette nouvelle étape, avec une tout autre vision de l’amitié. Je sais que je ne veux dois plus avoir d’attentes. Je préfère avoir l’agréable surprise de voir une belle amitié arriver dans ma vie, plutôt que de m’accrocher à une relation qui ne durera peut-être pas. J’ai décidé de me concentrer sur mes amitiés les plus sincères, et de prendre ce que m’offrent mes autres relations sans en demander plus. Le meilleur des deux mondes finalement, non? #YouGoGirl!