Je suis tombée un jour sur un livre au titre qui me parlait beaucoup : J’ai tout essayé! Opposition, pleurs, et crises de rage, traverser sans dommage la période de 1 à 5 ans d’Isabelle Filliozat. Ça avait sûrement été écrit pour moi. Un concept m’a marquée particulièrement : le réservoir d’amour. Parce qu’il faut « tinker » nos enfants (idéalement) AVANT que les problèmes de comportement arrivent.
L’analogie est simple. L’amour (et sa démonstration) est le carburant qui permet à nos enfants de bien fonctionner. On ne promet pas à sa voiture de la remplir d’essence lorsqu’on sera rendu à destination. On commence par la remplir et ensuite, on s’attend à ce qu’elle roule pour une certaine période.
Concrètement, ça veut dire câliner nos petits au max. Et pas seulement les consoler quand ça va mal. Jouer avec eux, leur dire qu’on les aime et leur donner de l’attention. Les crises ont moins tendance à nous exploser au visage lorsque les enfants ont reçu leur ration d’affection. Ça a l’air d’une évidence toute simple. Mais dans le tourbillon de la vie de parents, avec le travail et les autres enfants, il n’est pas aisé de toujours répondre à ces besoins affectifs.
Et parfois, on pense qu’on a donné assez, mais certains enfants ont des besoins plus grands. Mais, bonne nouvelle, c’est pas nécessaire de faire de grands sparages : être à l’écoute, prendre le temps de regarder l’enfant quand il nous parle, lui dire qu’on apprécie ses gestes positifs, c’est suffisant pour le « remplir ».
Le parent représente un port d’attache pour l’enfant, un ancrage. Et il doit y revenir souvent pour gagner en autonomie. Lorsqu’un événement potentiellement fâchant survient, s’il retourne voir le parent et que celui-ci le repousse ou insiste pour qu’il traverse cette étape de frustration seul, eh ben, c’est la crise.
Même si j’avais lu tout ça, ça m’a pris un bout de temps avant d’être en mesure de réagir positivement (et, faut le dire, je ne réussis vraiment pas tout le temps…) devant une crise. Un de mes enfants a une petite tendance à l’anxiété. Lorsque la crise survient, le meilleur moyen de le faire revenir sur terre, c’est de le serrer dans mes bras. Ça le calme presque automatiquement. Et même si je ne réussis pas toujours à éviter les crises, j’apprends tout de même à mieux les gérer quand elles arrivent.
C’est difficile par contre. Parce qu’on a le réflexe inverse. On pense plutôt à isoler l’enfant s’il ne se calme pas rapidement par lui-même. Dans mon cas, si j’agis de cette façon, ça empire la situation. Cependant, malgré tout, il me vient souvent la réflexion que je « récompense » mon enfant d’avoir fait une crise en le prenant dans mes bras! C’est difficile de se positionner dans tout ça.
Le plus grand travail de parent que j’ai à faire au quotidien, c’est de me mettre à la place de l’enfant. Quand il est en crise, il ne se gère plus. Il est « tilté »! Rien à faire. Son stress est à son comble. Vu sous cet angle, il me semble plus évident que punir l’enfant n’est qu’une solution encore plus stressante pour lui. En le serrant contre moi, qui suis son port d’attache, je l’aide à redescendre doucement, à revenir vers un état plus serein. Et là, on peut voir, ensemble, quel est le problème, qu’on règle habituellement très vite. Et tout ça est terminé.
Il est même arrivé, une fois, que l’enfant vienne me demander lui-même de le prendre dans mes bras. « Maman, j’ai besoin que tu me serres. » Il était en « précrise ». Il a réussi à l’éviter par lui-même. C’est le début de l’autogestion!