Lorsque le téléphone a retenti à 10 h du soir ce dimanche d’hiver 2004, mon cœur a fait trois bonds. Recevoir un appel à cette heure tardive est rarement de bon augure. Au bout du fil, l’urgentologue de l’hôpital où j’étais allée passer des tests en matinée. Il m’annonçait que les techniciens avaient détecté quelque chose d’anormal lors des analyses de labo. Je devais me rendre à son bureau tôt le lendemain. J’ai raccroché sans trop réaliser ce qui se passait en me flattant la bedaine. J’étais enceinte de deux mois et je venais d’apprendre que j’étais malade.
Moi qui suis de nature plutôt anxieuse, à mon grand étonnement, je n’ai pas paniqué. Bien sûr, ce n’est pas le moment où je me suis sentie le mieux dans ma vie, mais je ne me suis pas effondrée. Pas d’hyperventilation non plus. Une décision s’est imposée d’elle-même, instinctivement, sans y avoir réfléchi : j’allais vivre ça une étape à la fois, en essayant de ne pas trop anticiper l’avenir. Un vieux réflexe d’homme de Cro-Magnon peut-être?
Quand le médecin m’a appris que j’avais contracté la C-Difficile, une lumière rouge s’est mise à clignoter dans ma tête; j’étais en état d’alerte, mais pas affolée. Plutôt très concentrée, comme une bête qui surveille sa proie. Je me déconcertais moi-même! J’ai tout de suite posé mille questions sur les moyens à prendre pour contrôler la bactérie et surtout, protéger le petit pois que j’avais dans le ventre. Très focussée sur l’action, j’ai « oublié » de m’inquiéter en dirigeant mon attention sur ce que je devais faire pour que tout se passe bien, au lieu d’imaginer ce qui pourrait aller mal. La frontière était fragile entre les deux, je le sentais. C’est sans doute pour ça que je me répétais comme un mantra que tout irait bien.
J’ai commencé un traitement de produits naturels, le doc voulant éviter le chimique pour ne pas nuire au fœtus. Après quelques semaines à perdre du poids dangereusement (on me soupçonnait d’être anorexique!), nous avons dû changer de tactique. Cet échec a sérieusement ébranlé ma confiance, la panique a bien failli prendre le dessus. Si je n’ai pas cédé à l’angoisse, c’est beaucoup grâce à ma fille aînée, âgée de trois ans à l’époque. Devoir s’occuper d’un enfant, ça a l’avantage de vous garder dans le moment présent!
Parce qu’il fallait obtenir des résultats rapidement, on m’a fait rencontrer la biochimiste de l’hôpital. Elle avait pour mission de dénicher « LE » médicament qui n’irait pas dans mon sang, seulement dans mon système digestif, pour ne pas exposer le bébé directement. Elle m’a prescrit un remède de cheval. Moi qui n’aime pas prendre des pilules, celles-là, je les ai avalées sans rechigner, mes mécanismes de défense étaient épuisés, la panique me guettait…
Quand ma fille est née avec trois semaines d’avance, je ne pensais déjà plus à cet épisode. La bactérie n’avait pas survécu à la médication choc (ou si peu) et tout ce que j’entendais résonner dans la salle d’accouchement, c’était les exclamations de mon obstétricienne qui chantonnait : « Elle est toute rose, elle est toute rose! ». Rosalie a 11 ans aujourd’hui et se porte à merveille, merci la vie!
Avez-vous eu à vivre cette épreuve, enceinte et malade?
Moi qui suis de nature plutôt anxieuse, à mon grand étonnement, je n’ai pas paniqué. Bien sûr, ce n’est pas le moment où je me suis sentie le mieux dans ma vie, mais je ne me suis pas effondrée. Pas d’hyperventilation non plus. Une décision s’est imposée d’elle-même, instinctivement, sans y avoir réfléchi : j’allais vivre ça une étape à la fois, en essayant de ne pas trop anticiper l’avenir. Un vieux réflexe d’homme de Cro-Magnon peut-être?
Quand le médecin m’a appris que j’avais contracté la C-Difficile, une lumière rouge s’est mise à clignoter dans ma tête; j’étais en état d’alerte, mais pas affolée. Plutôt très concentrée, comme une bête qui surveille sa proie. Je me déconcertais moi-même! J’ai tout de suite posé mille questions sur les moyens à prendre pour contrôler la bactérie et surtout, protéger le petit pois que j’avais dans le ventre. Très focussée sur l’action, j’ai « oublié » de m’inquiéter en dirigeant mon attention sur ce que je devais faire pour que tout se passe bien, au lieu d’imaginer ce qui pourrait aller mal. La frontière était fragile entre les deux, je le sentais. C’est sans doute pour ça que je me répétais comme un mantra que tout irait bien.
J’ai commencé un traitement de produits naturels, le doc voulant éviter le chimique pour ne pas nuire au fœtus. Après quelques semaines à perdre du poids dangereusement (on me soupçonnait d’être anorexique!), nous avons dû changer de tactique. Cet échec a sérieusement ébranlé ma confiance, la panique a bien failli prendre le dessus. Si je n’ai pas cédé à l’angoisse, c’est beaucoup grâce à ma fille aînée, âgée de trois ans à l’époque. Devoir s’occuper d’un enfant, ça a l’avantage de vous garder dans le moment présent!
Parce qu’il fallait obtenir des résultats rapidement, on m’a fait rencontrer la biochimiste de l’hôpital. Elle avait pour mission de dénicher « LE » médicament qui n’irait pas dans mon sang, seulement dans mon système digestif, pour ne pas exposer le bébé directement. Elle m’a prescrit un remède de cheval. Moi qui n’aime pas prendre des pilules, celles-là, je les ai avalées sans rechigner, mes mécanismes de défense étaient épuisés, la panique me guettait…
Quand ma fille est née avec trois semaines d’avance, je ne pensais déjà plus à cet épisode. La bactérie n’avait pas survécu à la médication choc (ou si peu) et tout ce que j’entendais résonner dans la salle d’accouchement, c’était les exclamations de mon obstétricienne qui chantonnait : « Elle est toute rose, elle est toute rose! ». Rosalie a 11 ans aujourd’hui et se porte à merveille, merci la vie!
Avez-vous eu à vivre cette épreuve, enceinte et malade?