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Vivre avec la maladie mentale d’un proche : quand la vie est une montagne russe
Crédit: Priscilla Westra/Unsplash

Je suis généralement une fille qui voit venir les coups. J’ai ce qu’on appelle un bon instinct. Je suis aussi une fille qui aime être en contrôle. Je n’aime pas particulièrement être déstabilisée. 
 
Par contre, l’année 2016 m’en a fait voir de toutes les couleurs. J’ai appris (ou je réalise encore) qu’il y a de nombreuses choses que l’on ne peut contrôler et qui, parfois, nous attendent dans le détour et nous prennent au dépourvu. En d’autres termes, disons que depuis près d’un an et demi, j’ai mangé quelques claques en pleine face.

 

Crédit : WiffleGif/Giphy
 

J’ai toujours su que mon homme avait une tendance au négativisme et à l’impatience. Par contre, étant moi-même de nature plutôt enjouée et positive, on avait un bel équilibre. Visiblement, devenir une famille est venu quelque peu bouleverser cet équilibre.

Tout cela s’est fait assez progressivement, et j’ai essayé de me convaincre que ça allait passer, mais après près de six mois à osciller entre ces hauts et ces bas, j’ai compris que ce que nous vivions n’était pas normal… que ce n’était pas juste une mauvaise passe.
 
J’ai alors eu le réflexe de demander de l’aide autour de moi et j’ai lu énormément. Je ne suis pas médecin, mais je savais ce qui nous attendait.

Par contre, j’ignorais à quel point ce processus serait ardu parce que j’avais oublié que mon copain est orgueilleux et qu’admettre qu’on est atteint d’une maladie mentale, ça demande beaucoup de courage et d’humilité.

Quand il a finalement décidé d’aller chez le docteur, j’ai senti un énorme poids s’enlever de mes épaules. Une véritable libération, une petite éclaircie dans mon quotidien grisailleux. Un brin dommage qu’il ait attendu d’heurter le mur si solidement pour finalement consulter un médecin. Mais peu importe, il était plein de bonnes intentions, je sentais qu’il voulait vraiment prendre les choses en main #ThanksGod. De cette visite a découlé du repos, des conseils pour une vie saine (t’sais, faire du sport un brin et bien se nourrir…), un suivi psychologique et, en bout de ligne, une prescription.

Mon chum, celui que j’ai choisi pour fonder notre famille, est inquiet et doute constamment de ses capacités. Mon amoureux, celui qui me supporte au quotidien depuis de nombreuses années, n’a plus la force de se lever chaque matin avec l’humour et l’énergie que je lui connaissais. Mon conjoint souffre d’anxiété et de dépression. Moi, je le sais et je le dis ouvertement.

Malheureusement, il vit toujours dans le déni. Après avoir vécu de nombreux petits up & down, c’est un solide gouffre qu’il a rencontré au printemps dernier. Pour sa sécurité, j’ai fait disparaître des choses de la maison et je lui ai en quelque sorte fait comprendre que je n’en pouvais plus et qu’il était hors de question que notre enfant subisse les aléas de son humeur instable. De surcroît, j’avais peur pour lui, et ce stress quotidien était désormais hautement toxique pour moi.
 
L’été et les vacances sont arrivés, il surfait sur cette vague estivale, et le fait de ne pas se rendre au travail lui faisait du bien. Depuis peu, la réalité est revenue au galop et la routine nous a bien vite rattrapés. Il a mis fin à tout suivi et la prescription sommeille toujours dans sa table de chevet. Il refuse d’admettre qu’il est malade et, en faisant cela, j’ai l’impression qu’il refuse d’être heureux…qu’il nous empêche de renouer avec le bonheur.
 
Notre quotidien est houleux. Ses humeurs changeantes. Ma vie est une véritable montagne russe. Je marche constamment sur des œufs, j’ai toujours peur de gaffer, je m’excuse sans cesse et, souvent, pour rien. #SorryNotSorry
 
Heureusement, notre enfant n’en souffre pas trop, car ses petites doses d’énergie et ses épisodes positifs, il les garde pour notre trésor et je trouve cela admirable.
 
Et moi dans tout cela? J’essaie de ne pas me noyer. De ne pas m’oublier. C’est loin d’être évident, mais j’ai mis en action tout ce que je pouvais faire pour y parvenir et éviter de m’étourdir.


Jacob Walti/Unsplash

Je suis aussi 100 % lucide et consciente du fait que je risque de manger une autre claque au visage sous peu. Que nous prendrons un virage et qu’une descente abrupte nous attendra dans le détour… et que peut-être, cette fois-là, je lui imposerai un ultimatum et qu’il devra enfin finalement confronter son problème et être honnête envers lui-même.

J’ose croire que nous retrouverons notre équilibre, parce qu’en toute franchise, j’ai peur des hauteurs, j’ai des vertiges et, lorsque j’ai le choix, j’embarque très rarement dans les montagnes russes…

Avez-vous déjà été confronté à la maladie mentale d’un proche? Qu’est-ce qui vous a alors permis de tenir le coup?
 

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