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Ok! Après ce texte, je passe à autre chose. Promis! Je regarde en avant et j’arrête d’en parler. Celles qui ont des jeunes bébés pensent que j’exagère, et celles qui ont des enfants de 5 ans me comprennent à 100 %. Laissez-moi vous raconter son dernier jour de garderie.

Ce matin, il pleut des cordes. Manteau de pluie sur les épaules, nous courons tous les trois à la porte d’entrée du CPE. Pour ma fille de 2 ans, c’est une journée comme les autres. Pour mon fils, c’est la dernière journée, point final, rien à dire. Pour moi, c’est le grand jour qui souligne la fin d’une étape. Je me sens déchirée entre un immense bonheur et une grosse peine d’amour.

Arrivés face à son local, j’ouvre mon cœur à son éducatrice. Elle verse quelques larmes, elle me comprend. Vous savez, quand vous parlez avec le motton dans la voix et que votre lèvre se retourne vers le bas? Vous savez que le mieux à faire serait de partir en courant, mais là, je devais lui dire. Elle devait savoir qu'aujourd’hui, ce n’est pas un vendredi comme les autres. Je sentais le besoin de lui raconter à quel point son métier a transformé notre fils en un petit homme meilleur. En partageant un câlin avec elle, sur ma jambe se colle mon petit lover de 5 ans. Je pense qu’il s’est laissé bercer par la vague, il réalise enfin pourquoi sa mère traîne sa boîte de mouchoirs partout depuis ce matin. Sagement, je lui ai dit : je suis fière de toi!

Sur le chemin du retour, dans ma voiture vide, je me rends compte que j’ai le sourire aux lèvres, mais que je pleure (disons que je ne suis pas à mon meilleur). C’est une émotion difficile à cibler, un genre de Party Mix. Soulagée, j’ai confiance en son avenir. Effrayée, j’ai l’impression de perdre mon fils. J’ai peur de laisser glisser sa main, mais j’ai hâte de le regarder s’émanciper.

Quand j’ai mis au monde cet enfant, j’étais totalement ignorante. Aujourd’hui, je sais que ce n’est qu’un début. Je devrai m’endurcir parce qu’avec lui, c’est clair, je n’aurai pas le temps de reprendre mon souffle.

Heureusement, la réalité m’a rapidement rattrapée, car sur le comptoir gisait la liste d’effets scolaires pour la maternelle. J’ai ouvert le frigo, j’ai sérieusement rêvé d’ouvrir une bière, mais il n'était que 9 h, alors je me suis fait un café niaiseux : moitié café, moitié Baileys. 

Et vous, comment avez-vous vécu la dernière journée de garderie de votre enfant?