Depuis quelques temps, je remarque que les journées raccourcissent, que les nuits sont plus fraîches, que l’intensité des rayons du soleil sur ma peau a diminuée. Je dois me rendre à l’évidence, l’été achève et, avec la fin de cette belle saison, le retour à l’école. Inévitablement.
Chaque maman a son récit d’été qui lui est propre. Certaines travaillent et subissent la course folle entre le camp de jour, la garderie, le boulot et l’épicerie. D’autres ont la chance (ou non) de pouvoir diminuer le tempo à la maison, tout l’été, avec la marmaille.
Le retour en classe représente un mélange d’émotions, parfois contradictoires, propre à chaque mère. Soulagement, tristesse, libération, deuil, craintes. Chaque combinaison possible me semble correcte et adéquate. Certaines personnes ont envie de nous dicter comment nous devrions nous sentir face au retour en classe lorsque nous sommes une « bonne mère ». Pour ma part, personne ne réussit à me convaincre que je peux juger qui que ce soit par rapport à ses sentiments entourant ce nouveau départ.
Personnellement, mon expérience est la suivante : cet été, j’ai eu le privilège, à mes yeux, de passer tout mon temps avec mes enfants. Avec les trois, mais entre autres mon Lilou, en quête de son identité de genre. Les deux derniers mois ont donc été consacrés à lui créer un environnement sécuritaire où il s’est senti en confiance et libre d’explorer à sa guise qui il était. Par moments habillé en robe, entouré de ses princesses, de ses bijoux et de ses sacoches, et par moments portant son chandail de Spiderman et jouant aux ninjas avec son grand frère. L’été fut pour lui, pour nous tous, synonyme d’une grosse diminution de pression et de stress.
Le retour en classe nous remet face à cette dichotomie sociale garçon-fille : les uniformes scolaires, la coupe de cheveux règlementaire, les couleurs, jouets et vêtements que nous devrions préférer selon notre sexe biologique. Mon Lilou, bien que fille à plusieurs moments à l’intérieur de lui, continue de choisir de se présenter comme garçon en milieu scolaire. La gêne, l’incertitude et la peur du ridicule aidant, il préfère se conformer et entrer dans le moule « garçon » plutôt que d’affronter pour le moment. Compréhensible, il est encore si petit.
J’ai tout de même espoir que les deux derniers mois qui ont filé à la vitesse de l’éclair lui aient permis de faire quelques pas vers le respect de lui-même et l’acceptation de sa différence et qu’il saura mieux que dans le passé faire face à la vie en ayant confiance en lui et en qui il est.
C’est donc la larme à l’œil et le cœur gros, rempli de craintes pour lui, que je le mettrai dans l’autobus scolaire dans quelques jours.
Et vous, comment vivez-vous le retour à l’école de votre enfant?