Préparer l’anniversaire de son enfant, ça devrait être l’occasion de se rappeler de beaux souvenirs, de passer perdre beaucoup trop de temps sur Pinterest à essayer de trouver des thématiques et des idées de gâteau. Une course folle, certes, mais un moment ludique, joyeux et à chérir…
Mais, dans ma bouche, les cupcakes au chocolat goûtent le doux-amer. Entre les préparatifs, c’est la honte de ne pas être uniquement heureuse et les mauvais souvenirs qui m’envahissent.
Parce que la fête de ma fille, c’est aussi moi qui pleure en silence dans la salle d’opération. C’est mon bébé plein de fils dans un incubateur trop grand qui est devenu sa maison pendant presque six semaines. C’est le moment fixé dans le calendrier où les émotions enfouies en profitent pour revenir me hanter.
C’est une date où je suis si fière d’être devenue maman, la maman de cette magnifique enfant, mais où je souffre de n’avoir pu l’accueillir convenablement. C’est la souffrance physique de ma fille et moi, celle psychologique du nouveau papa, mon amoureux, complètement anéanti.
J’aurais tant aimé que la fête de ma fille soit pleine de naïveté, de joie. Ma mère me raconte qu’elle se réveille souvent le jour de ma fête, avec bonheur, à l’heure exacte où elle a accouché. Pour ma part, quand je me réveille cette journée-là, ce n’est pas un sourire qui se dessine sur mes lèvres, mais d’immenses sanglots de colère, de tristesse et de beaucoup trop de choses que je croyais réglées qui sortent sans crier gare.
Dans quelques semaines, ma fille fêtera ses 3 ans. Le goût de l’amer s’efface peu à peu pour laisser place au doux, au plaisir des choses simples, mais je me demande souvent si cette cicatrice sur le cœur réussira à prendre moins de place. Je n’ai pas la réponse pour le moment, mais j’apprécie la paix qui s’installe à petits pas avec les années qui passent…