Demain, c’est mon dernier jour de travail.
Ce jour, je l’ai attendu de pied ferme, avec l’envie pressante de passer au chapitre suivant, de changer de mode : passer d’un focus sur ma carrière professionnelle à la préparation de l’arrivée du bébé. Me mettre dans mon nouveau rôle de maman. Pour être prête.
J’ai envisagé cette étape comme j’aurais planifié un projet que je mène au travail. L’habitude de mon métier peut-être? Mon rôle, c’est d’anticiper les murs, envisager tous les scénarios, les évaluer, déjouer les pièges, s’assurer que tout se déroule bien, que tout le monde avance correctement dans la même direction, et qu’on livre un bon projet à la fin.
Toutes ces habitudes qui me définissent, tous ces réflexes professionnels, mais aussi tous ces mécanismes de défense personnels sont basés, en bonne partie, sur mes facultés de gestion, et surtout d’anticipation.
Je suis la fille aux 3 000 scénarios. Celle qui imagine tout ce qui peut se passer, avant que ça n’arrive (peut-être jamais!).
Les envisager, c’est ma façon d’être prête à réagir, peu importe ce qui se passe. C’est ma protection contre l’inconnu.
Ça c’est moi qui essaie de mettre mes idées au clair la nuit avant ma dernière journée de travail. L’ultime To-do list pour bien tout finir le lendemain..! Finalement c’est ce texte qui a atterri sur mon cahier. Et qui a mis fin à mon insomnie cette nuit-là!
Crédit : Pauline Boisbouvier
Et après?
L’attente…
Bien sûr, il me reste beaucoup de choses que j’aimerais faire avant l’arrivée du bébé. Une longue To-do list. Mais, cette fois-ci, je n’ai le contrôle sur rien de ce qui s’en vient.
Quand va-t-il arriver?
À quoi va ressembler ce petit être que j’ai si hâte de rencontrer?
Est-ce qu’il va être en bonne santé?
Comment va-t-on s’apprivoiser?
Et puis tout le reste. Comment sera notre nouvelle vie de couple quand nous serons parents?
Comment vais-je me sentir dans mon nouveau rôle de maman pendant un an à la maison?
Devant moi, dès demain, il y aura un point d’interrogation géant.
Et j’ai choisi de le mettre volontairement sur ma route. Je l’ai voulu ce saut dans le vide!
Mais cette fois-ci, pas de scénario.
Je ne sais pas. Je verrai bien. J’attends… On dirait que c’est ça, le lâcher-prise.