J’aimerais vous mentir. Mettre ma pokerface et vous raconter que c’était un des plus beaux moments que nous ayons vécus en famille à ce jour. Mais la vérité, c’est que pendant mes vacances, il m’est arrivé de compter le nombre de dodos avant de revenir à la maison.
Quand notre bébé avait deux mois, nous avons eu une bulle au cerveau et avons planifié un road trip de dix jours en Gaspésie. En prime, nous avons invité un couple d’amis européens, sans enfants, à se joindre à nous. Fallait vraiment être sleepdeprived pour penser que c’était une bonne idée!
Entre-temps, nous avons découvert que notre bébé n’aime pas être en voiture, faire de la poussette et dormir ailleurs que dans son lit ou son parc. Je tiens à préciser que j’ai un super bébé de sept mois qui fait plein de choses de ses journées. Il grimpe déjà partout. À trois semaines, j’allais à des ateliers de massage pour bébé avec lui. Nous socialisons presque tous les jours.
Alors que nous nous apprêtions à rouler 2 000 km en voiture, faire des sentiers pédestres toute la journée et changer de villes tous les deux jours, j’ai eu un pressentiment. Dans mon ventre, je sentais que ça ne se passerait pas bien. Mais je voulais être positive, tenter d’en profiter le plus possible. J’en lis plein, d’histoires de famille qui font le tour du pays avec leur bébé et pour qui c’est don ben wonderful.
Sauf que, ben, voilà. J’ai trouvé ça DI-FFI-CI-LE. Difficile, parce que mon bébé pleurait sa vie avant de finir par s’endormir dans son siège d’auto, même quand j’étais assise à ses côtés pour le réconforter. Difficile, parce que je devais négocier l’horaire des journées avec mon mari alors que j’ai l’habitude, en congé de maternité, de tout décider pour mon bébé. Difficile, parce que je voulais avoir l’air relaxe pour ne pas gâcher les vacances de mes amis.
C’était pas 100 % du temps difficile. Mettons 50 %.
Crédit: Josyane Fortin
N’empêche que, la fois où nous avons loué une chambre dans un motel sans balcon et qu’on a dû y rester cloîtré à partir de 19 h parce que j’ai un couche-tôt, ben j’ai trouvé ça ordinaire.
N’empêche aussi que, à un certain point, quand mon bébé ne prenait plus son pouce pour se consoler lui-même, que chaque nuit devenait de plus en plus décousue, que mon bébé souriant était devenu grognon même en se levant, ben mon chum et moi, on s’est dit qu’on avait peut-être fucké son psyché. On s’est trouvé ridicules, on s’est dit que toute la famille s’en remettrait, et on a VRAIMENT profité de notre deuxième semaine de vacances à la maison.
Je vois donc mon premier voyage en famille comme une sorte de rite de passage. Il fallait faire une cassure entre les voyages que nous pouvions faire avant et ceux que nous ferons maintenant. Une prochaine fois, nous ne choisirons probablement qu’une seule destination pour nos vacances. Mais une chose est certaine, j’ai le pressentiment que je vais aimer mon prochain voyage.
Et vous, ça vous est arrivé(e)?